Arrivée en Canfre : Jacquotte, les Galleway, de La Tiémont
Datte: 02/10/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
pénétratio,
historique,
Auteur: Bernard Nadette, Source: Revebebe
... Tiémont n’ayant point réapparu depuis qu’il a été requis par les autorités militaires, sa mère et sa sœur, à son imitation, invitent Palois et Galleway pour le repas du soir.
Comme la veille Hillary se couche dès le retour chez Louise Palois. Son père quant à lui, accepte l’infusion que lui propose Louise. En la sirotant, ils reprennent spontanément leurs discussions du matin. Joshua prend machinalement sur la table un jouet cassé, demande quelques morceaux de bois et des clous. Louise après une courte hésitation lui apporte ce qu’il a réclamé. Il sort son couteau, démonte, taille, rogne, sculpte même. La conversation tombe, lui concentré sur son ouvrage, elle l’observant. Quand il repose l’objet remonté sur la table, elle le prend dans ses mains, le caresse et lui dit d’une voix altérée :
— C’est le dernier jouet que mon mari a fabriqué deux jours avant de mourir.
— Oh ! Excusez-moi, je…
— Ne vous excusez pas, au contraire, je vous remercie. Vous lui avez redonné vie. Mon mari aurait fait de même. Un jouet n’est pas fait pour être une relique, mais pour servir aux enfants.
— Vous avez raison, les objets doivent servir. Quand ma femme a été rappelée à Dieu, j’ai trop sacralisé ce qui lui appartenait. Je m’en suis rendu compte quand j’ai giflé Hillary alors qu’elle avait mis un bonnet de sa mère.
— Cela fait-il longtemps qu’elle est morte ?
— Bientôt huit ans. Et votre mari ?
— Deux ans.
Un silence s’installe peuplé de souvenirs. Il est interrompu par un ...
... gémissement venant de la chambre où couche Hillary. Son père se précipite, suivi de Louise. Ils découvrent la jeune femme agitée, mais toujours endormie. Son père lui parle doucement. Louise va pour lui prendre la main, mais il l’en empêche :
— Il faut éviter de la toucher quand elle est comme ça.
Hillary finit par se calmer. Ils sortent de la pièce et retournent s’asseoir à la table, côte à côte sur le banc. Elle demande :
— Votre fille fait-elle souvent des cauchemars ?
— Hélas ! Depuis que nous l’avons retrouvée, ses nuits sont agitées.
Joshua s’aperçoit qu’il s’est laissé aller à parler plus qu’il ne le pensait au départ. Il hésite un moment avant de se décider de lui conter ce qui est arrivé à sa fille, depuis sa disparition jusqu’à la mort de la mère maquerelle et de son factotum. Louise lui prend les mains :
— Votre famille et surtout votre malheureuse fille, a traversé une bien rude épreuve et en plus vous avez dû abandonner votre maison, vos amis pour arriver en terre inconnue, dans un pays en guerre avec le vôtre.
Bien que Louise ne pose aucune question, il sait qu’elle a compris qu’il n’a pas tout dit. Son expression est la même que celle de sa femme en pareille circonstance. La tête un peu inclinée, un sourire à peine esquissé, sans que cela n’altère son air grave et des yeux pétillants qui disent sans qu’elle ait besoin d’ouvrir la bouche :« Toi, mon bonhomme, tu ne dis pas tout. » Il reprend :
— Elle est à nouveau parmi nous, et pour cela je ...