1. La colère - L'envie


    Datte: 27/09/2019, Catégories: fh, fplusag, jeunes, extracon, copains, profélève, campagne, caférestau, toilettes, vengeance, dispute, pénétratio, glaçon, Humour Auteur: Vagant, Source: Revebebe

    Août 1988. J’étais encore célibataire à cette époque là, mais j’avais une copine, Évelyne, une fille à papa à laquelle j’étais sérieusement accroché, enfin autant qu’on peut l’être à vingt ans. Pour fêter mon premier contrat d’embauche, je l’avais invitée avec toute notre bande d’amis inséparables – des copains de la fac désormais perdus de vue – autour d’une pizza dans un restaurant de la grande banlieue parisienne. Elle fut bien arrosée, cette pizza, et pas que d’huile pimentée, de sorte que nous étions tous passablement excités. Enfin, presque tous sauf moi, car j’ai toujours eu un peu de mal à supporter le vin, qui me fait systématiquement piquer du nez.
    
    Quand je l’ai relevé de mon assiette, les copains commençaient à lever le camp pour aller investir une boîte de nuit.
    
    — Où est Évelyne ? ai-je demandé à Paul face à moi.
    — Aux toilettes, je crois, m’a-t-il répondu.
    — Tu peux garder un œil sur mes affaires ? Je crois que je vais y aller aussi !
    — Pas de problème, Christophe.
    
    Les toilettes étaient mixtes. Il n’y avait que deux cabines, dont une seule de libre. Pendant que je m’y soulageais la vessie, j’ai entendu un soupir provenant de celle d’à côté. Ce n’était pas le genre de soupir qu’on lâche au cours des efforts qu’on est censé faire en ces lieux. En tendant l’oreille, j’ai eu la nette impression qu’il n’y avait pas une mais deux voix qui provenaient de cette cabine : une voix d’homme, et une de femme. En écoutant avec encore un peu plus d’attention, il ...
    ... m’a bien semblé reconnaître celles d’Alain et de Djamila. Ah, Djamila ! Elle cachait donc bien son jeu, la coquine, sous ses airs de musulmane effarouchée. Quant à Alain, cela ne m’étonnait pas du tout de lui.
    
    Toujours est-il que leurs murmures explicites qui montaient crescendo commençaient à m’exciter sérieusement, et j’ai eu l’irrépressible envie de me rincer l’œil. J’ai précautionneusement posé mes pieds sur le rebord de la cuvette, je suis monté dessus en prenant garde de ne pas glisser, afin de les mater par-dessus la cloison de séparation, à l’aide d’un miroir que j’avais toujours sur moi à cette époque. Oui, je dois l’avouer, ça aussi : j’étais un maniaque de la raie rectiligne, bien au milieu du crâne.
    
    Pour avoir une vue plongeante, on peut dire je l’ai eue. Une vue à tomber à la renverse ! La fille avait tout de lapornstar dans l’attente du cliché choc : jambes tendues à la verticale, ouvertes comme un compas sur une carte de marine, elle était penchée en avant, le dos à l’horizontale et les mains accrochées aux bords de la cuvette pour maintenir sa position. Ses fesses cambrées émergeaient de sa robe bleue troussée jusqu’à la taille, telles deux atolls de sable blanc dans les vagues du Pacifique.
    
    Sauf que le clapotis n’était pas celui des vaguelettes qui agonisent sur une plage. C’était celui de sa chatte au mouillage sous les assauts d’une verge, ou plutôt une vergue épaisse comme bitte d’amarrage, longue comme le beaupré d’un brick qui lui emboutissait la ...
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