Les filles d'Artémis (1)
Datte: 26/09/2019,
Catégories:
Divers,
Auteur: Orchidée, Source: Xstory
... passe-temps au mieux profitable à la chasse ; ils laissaient aux femmes le soin de le fabriquer comme de l’utiliser. Conseillées par Artémis la vierge farouche, celles dont l’histoire vous est narrée avaient su se rendre expertes dans son maniement.
Aussi, les cordes des arcs en bandoulière maintenaient fermés les amples manteaux noirs de laine destinés à protéger les cuisses et les bras dénudés de la morsure éventuelle du froid nocturne. Ces capes rendaient en outre leurs porteuses plus difficiles à discerner dans la pénombre.
– Voici venu le moment de l’adieu, murmura Lysippé penchée à l’oreille de sa mère nourricière. Merci pour tout.
– C’est un voyage sans retour, n’est-ce pas ? grimaça la petite vielle les larmes aux yeux, les mains tendues vers la cavalière.
– Ne pleure pas, ma douce amie, mes pensées voleront vers toi si souvent que tu me penseras à tes côtés.
Le départ ordonné, elle abandonna enfin son existence de princesse au profit d’un avenir de reine d’un royaume à édifier pour la sauvegarde des mortels selon Aphrodite. Aucune nostalgie ne l’assaillit à l’instant de piquer sa monture du talon.
Son époux parti en guerre en Argolide au sud, Lysippé pouvait sans risque se faufiler au nord vers la Thrace dont une grande partie restait insoumise à l’hégémonie grecque. Prérogative de la jeunesse, ses filles se ravissaient de chevaucher à l’aventure vers une destinée peu commune.
Le soleil se coucha derrière les monts Silas à l’ouest, le ciel ...
... revêtit une tunique bleue parsemée d’étoiles scintillantes qui donnaient à la piste de terre l’apparence d’un serpent gigantesque ondulant entre les oliveraies et les champs d’orge.
– Mère, l’interpella de ses pensées Danaé, contez-nous encore la visite d’Aphrodite à votre chevet. Avait-elle le long cheveu roux ondulé que les poètes lui prétendent ? Portait-elle un grand drap blanc autour de la taille sous le sein dénudé ?
La curiosité de la princesse amusa ses sœurs sous le regard attendri des suivantes brinquebalées sur la banquette du lourd chariot.
– Oui ma fille, elle m’apparut ainsi. Il faudra en conserver le souvenir vivace pour reproduire son image le temps venu, continua Lysippé d’une voix douce. Sa beauté, sans vouloir l’offenser, ne saurait supporter la comparaison avec la tienne. Cette raison l’incita à se pencher sur ton berceau quinze ans plus tôt.
– Pourquoi ne me visite-t-elle pas dans mon sommeil ? s’offusqua Danaé intarissable. J’aimerais évoquer mon avenir sous sa gouverne.
– N’aie crainte, la déesse jugera bon de te parler politique le moment venu, ma fille. Tu dois te laisser grandir afin de devenir la femme accomplie qui fera de toi une reine au règne d’or, comme tes sœurs.
– Y-a-t-il des princes là où nous allons ? s’emporta la jeune fille rêveuse. Il vous reviendra de nous marier en l’absence de notre père. Je serai comblée si votre jugement se porte sur un amateur de chevaux.
– Tu ne te soumettras jamais à un prince, reprit Lysippé dont ...