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Apparences
Datte: 28/12/2025, Catégories: #policier, fh, Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe
... chance qu’elle avait de le retrouver lui en cherchant l’autre. Et elle sombra. Le lendemain, la lieutenante était seule au milieu de la ruelle et elle se sentait un peu découragée. Elle en avait inspecté le moindre recoin sans dénicher le moindre indice de valeur. Elle avait bien récolté trois mégots de cigarette, un ticket de cinéma et un emballage de barre chocolatée, mais, en l’absence de suspect pour comparer des ADN, cela ne rimait pas à grand-chose. Surtout, elle n’avait aucune réponse à ses questions. La ruelle était une impasse et Déborah ne voyait pas comment le violeur s’était enfui. Le fond de l’impasse était constitué par le mur d’un vieil entrepôt, haut de cinq ou six mètres, et aucune trace d’échelle ou de corde n’indiquait que quelqu’un l’avait escaladé. De chaque côté de la rue, il y avait quatre entrées d’immeubles protégées par des interphones ou des serrures à code. Le violeur avait-il accès à un de ces immeubles ? Comment le savoir ? L’autre question concernait le jeune sauveteur impétueux. D’où venait-il ? S’il était passé devant Enzo, celui-ci serait intervenu. Il était donc probablement sorti lui aussi de cette petite impasse. C’était curieux. La réponse à cette question-là arriva par un coup de téléphone. Déborah s’était glissée derrière un livreur pour entrer dans un des immeubles de la ruelle quand son téléphone l’interrompit. C’était sa copine, Bérengère, au standard du commissariat. — Deb ? On a un visiteur assez curieux, ici. Il dit ...
... qu’il a des informations pour toi au sujet de l’arrestation qu’il a empêchée hier soir. Tu sais de quoi il parle ? — Oui, oui, tout à fait. C’est quoi son nom ? — Attends, je l’ai noté. Voilà : Antoine Verlaine. — OK, Bérengère. Garde-le-moi au chaud, s’il te plaît. Qu’il ne reparte surtout pas. Je rentre en métro. Enzo faisait le tour des témoins potentiels de la bagarre nocturne et la lieutenante ne savait pas où il était passé. Elle voulait rentrer au plus vite au commissariat, car le blondinet était de plus en plus intéressant. Elle ne savait pas vraiment si ce qui lui importait était l’enquête ou l’envie de le revoir, mais elle ne voulait pas y réfléchir maintenant. Une question au moins était résolue. Sur la boîte aux lettres en face d’elle, le nom d’Antoine Verlaine était écrit au stylo bille sur un morceau de partition de musique. Quand la lieutenante entra dans son bureau, le jeune homme était assis sur la chaise des visiteurs. Avec ses épaules solides dans une chemise à carreaux, il avait l’air d’un bûcheron de film américain et, quand il leva les yeux vers Déborah, elle reçut comme une décharge électrique. Elle ne savait pas d’où venait ce plaisir de le revoir, mais rien ne lui avait été aussi agréable depuis longtemps. — Si je vous avais vue avec ce blouson de cuir, j’aurais peut-être deviné que vous n’étiez pas simplement une pauvre fille en détresse, dit-il. Elle avait envie de se jeter sur lui. Pourtant, elle fut très professionnelle, polie, mais ...