Apparences - Histoires de Sexe

Apparences

... commencé qu’elle était déjà finie. Dès qu’il le put, Enzo attrapa une couverture et la jeta sur le corps dénudé de sa coéquipière, toujours prostrée au pied du lit.

Quelques heures plus tard, dans une voiture qui les emmenait à une pizzeria ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre, Enzo au volant et Déborah regardant fixement devant elle, ils purent enfin parler de ce qui s’était passé dans cet appartement.

— Quelle foutue conne je suis, Enzo ! Je crois qu’il ne me reste qu’à démissionner.
— Pas de ça, Deb, je ne veux pas l’entendre. J’ai en tête une version tout à fait acceptable à mettre dans les rapports. J’ai choisi une équipe de mecs bien. Il n’y en a pas un qui va moufter.
— Mais je ne sais même pas comment tu as pu savoir et débarquer comme ça. Je ne suis pas un flic, juste une ado en chaleur.
— Bon, je t’explique. Un, tu ne réponds pas au téléphone et cela n’arrive jamais. Ou tu prends des cachetons, ou tu baises ou tu as des ennuis. Or, ne le prends pas mal, mais depuis que je te connais, tu ne baises jamais. Sur ce point, j’avais tort, passons. Tu ne prends pas de cachetons non plus, pas ton genre. Deux, ton témoin ne me revenait pas depuis le début. Il était trop beau pour être vrai, tu comprends. Nous, les petits gros dégarnis, on est vite en alerte quand un petit con se ramène pour nous piquer notre coéquipière. Trois, je cherche sur le net tout ce qu’on peut savoir sur ton pingouin et je vois qu’il a un frère qui a déjà été serré pour une ...

... tentative de viol. Je cherche l’adresse du frère et je tombe sur la même adresse que le petit rugbyman. Tilt.
— Merci. Je ne mérite pas que tu foutes en l’air ton week-end, mais merci. Qu’est-ce qu’elle a dit, ta femme ?
— Maria ? Elle a dit : « Va la chercher, ta copine, sinon tu vas me bousiller mon samedi soir ». À ce sujet, j’ai une faveur à te demander. Il faut que je te dise un truc d’abord. Entre coéquipiers, on se dit les choses parce que, si ça reste coincé quelque part, on ne peut plus travailler ensemble, vrai ou pas ?
— Vrai.
— Bon, je t’ai vu à poil dans l’appartement, pas pu faire autrement et tu es la meuf la plus bandante que j’ai jamais vue. Ce n’est pas un compliment, juste un constat. Tu sais, des femmes nues, je n’en ai pas vu beaucoup dans ma vie. Maintenant, la faveur. Si je ne veux pas passer mes journées à espérer que tu tombes amoureuse d’un petit gros dégarni, il faut que tu rencontres Maria, que tu viennes à la maison et que vous deveniez copines. Après, tu feras partie de la famille et tu seras aussi tabou que la tante Emma.
— Accordé, Enzo. Je viendrais. Elle est bandante, la tante Emma ?
— Quelque part entre l’orang-outang et le tamanoir. Je te la présenterais si tu veux.
— Alors, je démissionne pas ?
— Non, sinon je vais être en équipe avec ce connard de Lucas qui n’a pas d’autre conversation que les résultats du PSG.

La pizza était bonne, Enzo de bonne humeur, et le pizzaïolo était très beau. Finalement, Déborah décida que la vie valait la ...