1. Le mystère du delta suivi de Rayon de lune


    Datte: 26/12/2025, Catégories: #confession, Auteur: Landeline-Rose Redinger, Source: Revebebe

    ... de mon dressing, je ferme les yeux pour m’arrêter sur la texture de celui qui fera le goût du jour. Il en va de même pour mes sous-vêtements, mais alors il faut bien le dire, pour cette fois, je passe mon chemin.
    
    Si la nudité m’est plaisante, l’érotisme l’emporte. Alors je me prends à être mon propre voisin voyeur, qui, je le sais, tapi dans l’angle sombre de son balcon m’observera et je verrai comme un éclat de verre dans le prisme du soleil, je verrais le reflet argent de son téléobjectif. Parfois je le sais dénudé, je le devine jouant avec discrétion de sa main sur son sexe et, pour cela, je considère la vie dans l’entièreté de la joie.
    
    Pour que l’emporte l’état sensuel, l’acmé du plaisir, je me dois de feindre, je me dois de jouer, de flâner en mon patio comme on longe les trottoirs des villes sachant le regard des hommes et le désir comme une masse nuageuse qui emplit la ville.
    
    À l’aveugle, j’ai choisi la robe dont l’élasthanne accompagne le corps dans son mouvement, l’épousant comme une caresse ; c’est en quelque sorte un fétiche, de ceux qui, s’il n’était consolidé, feraient ployer mon dressing, ceux par qui j’ai visité l’au-delà du plaisir.
    
    À la fois l’élasticité du tissu et ce curseur qu’une main affolée descendrait en hâte ou de mes doigts, index et pouce pincés, je ferais avec calcul et lenteur, descendre sur le petit rail souple et métallique de la fermeture à glissière, le plaisir et le désir en mélange.
    
    Se souvenir des belles choses, voilà qui ...
    ... importe dans une vie bien remplie. Pour réactiver les moments du plaisir, alors ce ne seront rien d’autre que mes Pigalle qui cliquetteront sur les pavés disjoints des allées qui ceignent mon patio.
    
    La petite fraîcheur nocturne laisse mes tétons marquer le tissu, mais pas seulement sans doute. Alors je donne autant que je reçois. Cet homme là-haut qui se cache autant de moi que de son amie, cet homme est tous les hommes de la terre, car alors le monde me regarde, je suis l’astre plus que Vénus, je suis solaire dans le halo lunaire.
    
    Je sais la lenteur autant que la langueur qui conviennent au crescendo du désir, j’en sais aussi l’accelerando, alors je serai corps mobile et flâneur dans l’air presque frisquet de la nuit. Quand, devant chaque lumignon, je donnerais à voir un peu de ma peau, laissant ma main jouer à loisir du petit guide métallique, que ma robe s’écartera comme la vague qui découvre le brillant de la roche après son passage. Ma peau luira comme ointe d’une huile de corps, mais ce ne sera que la sudation du plaisir. Là-haut, je devinerai la montée du désir de cet homme et, sans concertation sans paroles, nos plaisirs s’uniront.
    
    Elle s’impose comme elle est advenue la toute première fois, la nudité sous le tissu de cette robe.
    
    J’ai parcouru des villes, traversé des parcs ténébreux, aussi visité des cabines de bateaux, de trains, et toujours je suis revenue à la peau nue et au corps caché, mais disponible à conquérir, à offrir, car oui, cette robe a une ...