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Journal d'un monstre 3
Datte: 26/12/2025, Catégories: #journal, #réflexion, #psychologie, #drame, #rupture, #adultère, #enseignant, fh, fplusag, profélève, amour, dispute, Oral pénétratio, Auteur: Rainbow37, Source: Revebebe
... vu comme un opportuniste, un irresponsable qui avait bouleversé la vie de ma fille, de ma famille, sans réfléchir. Mais non. Ma fille… Justine. Elle m’avait caché bien des choses. Peut-être pour protéger ce qu’ils avaient ensemble. Peut-être par peur de mon jugement. Elle avait sans doute aimé Vincent, et lui, il avait aussi perdu quelqu’un qu’il aimait profondément ce jour où elle nous a quittés en mettant Lilou au monde. Et moi ? Moi, dans ma tristesse aveugle, je n’avais vu qu’un coupable. Il était un homme brisé, essayant de recoller les morceaux, tout comme moi. Et, au lieu de le voir comme un allié dans notre douleur commune, je n’avais fait que le rejeter, l’enfoncer. J’avais ignoré sa peine. J’avais projeté sur lui toutes mes frustrations, ma colère. Arrivée sur le parking, j’ai senti les larmes me monter aux yeux. Sans même réfléchir, je suis sortie de la voiture et j’ai fait quelques pas comme pour fuir ma honte. Bien sûr, il m’a rattrapée. Je me suis tournée vers lui, la gorge nouée : — Pardon… Je suis tellement désolée. Je n’avais pas compris. Sans un mot, sans hésitation, il m’a prise dans ses bras. Ses gestes n’étaient pas empreints de pitié, mais de réconfort et de tendresse. Un partage silencieux d’une douleur commune, mais surtout, je me suis sentie proche émotionnellement comme avec personne d’autre avant. Après de longues minutes, il m’a doucement relâchée, ses mains posées sur mes épaules. — Lilou commence à s’impatienter, a-t-il ...
... dit avec un petit sourire, sa voix plus douce qu’avant, comme s’il avait accepté mes excuses. Je me suis essuyé les yeux et j’ai hoché la tête. Sous le soleil hivernal qui illuminait les arbres dénudés, nous avons fait une belle promenade à trois. Lilou babillait dans sa poussette, les yeux grands ouverts, fascinée par le spectacle de la nature. Vincent racontait une histoire légère, et, pour la première fois depuis longtemps, je me suis sentie libérée du poids de mes regrets. Une fois rentrée chez Vincent après cette promenade si particulière, j’ai réalisé qu’il commençait à se faire tard. À contrecœur, je me suis résolue à rentrer chez moi. Mais avant de partir, je n’ai pas pu résister. J’ai pris Lilou une dernière fois dans mes bras. Elle riait, sa petite main agrippant un bout de mon écharpe, et son rire résonnait dans l’appartement comme un écho de bonheur simple. Puis je me suis tournée vers Vincent pour le saluer. Mais, sans vraiment comprendre pourquoi ni comment, c’est moi qui ai franchi la distance entre nous. Je l’ai embrassé. C’était rapide, léger, mais tellement sincère. Ce n’était pas prémédité, et pourtant, tout semblait naturel à cet instant. Quand je me suis reculée, un sourire doux sur les lèvres, j’ai vu dans ses yeux une lueur de surprise, comme s’il n’arrivait pas à croire ce qui venait de se passer. — À bientôt, ai-je murmuré, presque timidement. Puis, en attrapant mon sac, j’ai ajouté dans un souffle : — Très vite, je ...