La roulotte - Histoires de Sexe

La roulotte

... interrogation. Un long silence laisse les deux femmes dans leurs pensées, ponctuées des braiments de l’âne. Puis, au bout d’un long moment, Anne, qui semble avoir bien cerné la psychologie de Justine, reprend :

— Peut-être que je peux t’aider, si tu le souhaites. Mais je ne garantis pas le résultat à coup sûr !
— Mais comment vas-tu faire ?
— Demain, nous ne travaillons pas ni Nicolas ni moi. Il n’y a rien de prévu. Venez donc à la maison pour un petit brunch, comme on dit maintenant, et une promenade digestive ensuite.
— Simplement ? Ce sera tout ? Alors, oh oui, je veux bien ! Pourvu que ça marche !
— Mais tu dois t’engager à faire tout ce que je te dirai de faire. Même si ça te semble un peu incongru. Tu verras, ce sera facile et sans aucune difficulté. Et j’espère agréable pour toi. Et je pense que votre libido s’en trouvera revigorée, pour vous deux…
— D’accord. Parole ! Je ferai tout ce que tu me diras. Merci, merci de ton aide !
— À demain, donc.

*****

Le lendemain matin, Justine et Paul arrivent à la maison de leurs hôtes. Ceux-ci les accueillent chaleureusement. Le brunch est copieux, les échanges agréables, faciles.

À la fin du léger repas, ils se mettent en route pour la promenade promise. Au fond de la propriété, une vieille poterne ouvre sur une allée forestière qui serpente dans le bois voisin. Les promeneurs s’y engagent. Au bout de quelques minutes, Anne déclare :

— J’ai un caillou dans ma chaussure. Justine et Nicolas, continuez devant. ...

... Si Paul veut bien m’attendre, nous vous rejoindrons rapidement.

Paul ne peut refuser. Dès que les autres se sont éloignés, Anne dit à Paul :

— Il n’y a pas de caillou, mais je voulais te parler en particulier. Justine me semble être très stressée. Je vais essayer de la relaxer en lui proposant diverses activités durant la journée. Mais il ne faut pas que tu interviennes. Tu regardes, mais tu ne dis rien, tu ne te manifestes pas. Laisse-moi faire. D’accord ?

Paul, quelque peu surpris, acquiesce cependant :

— Oui, c’est vrai, Justine est un peu dépressive en ce moment. C’est d’accord, je te laisse proposer des activités, je regarde et ne dis rien. J’espère que Justine acceptera ce que tu vas lui proposer et que cela la déstressera quelque peu.

Ils reprennent leur marche après cet aparté et rejoignent rapidement les deux autres.

La promenade, ombragée, est agréable. La laie forestière les amène bientôt au bord d’un petit lac ensoleillé, dans le creux d’un vallon. Une petite plage herbeuse, mi-soleil, mi-ombre, les accueille pour une halte. Ils s’assoient sur un tronc couché là, dans l’herbe, et Nicolas tire de son sac une gourde et des verres. Le rafraîchissement est le bienvenu pour tous. Le temps de boire et de reprendre souffle, Anne propose :

— Viens avec moi, Justine : on va se baigner pour nous rafraîchir un peu.
— Mais je n’ai pas pris de maillot de bain, proteste Justine.
— Pas besoin de maillot, il n’y a jamais personne ici, sauf nous. Les maillots ...