1. Il jouait Beethoven


    Datte: 24/09/2019, Catégories: f, ff, fffh, fbi, hplusag, jeunes, bizarre, collection, amour, fsoumise, fdomine, ffontaine, pied, Masturbation massage, fdanus, jouet, attache, BDSM / Fétichisme poésie, nostalgie, amourpass, Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe

    ... Maria. Mon pied droit est parcouru par les pointes roulantes de l’instrument de supplice tenu d’une main par l’homme ; de l’autre, il joue avec son pénis, et je crois qu’il a l’intention d’éjaculer bientôt sur mes orteils.
    
    La jeune maîtresse de maison, pour pimenter un peu plus l’affaire, relance les vibrations.
    
    — Lis encore ! ordonne-t-elle.
    — J’aime bien celui-là, dit Yasmine pendant qu’un nouvel orgasme me ravage encore et me laisse épuisée. Pierre écrivait de jolies choses. Dommage qu’il soit parti…
    — Quelle traînée tu fais, Julie ! Tu n’as pas honte ? Aucune pudeur…
    
    Nous remarquons soudain qu’une ombre se profile sur le mur. D’abord, la silhouette est floue, puis ses contours se précisent. C’est celle de Pierre, émergeant des ténèbres.
    
    — Bonjour, mes chères amies. Tu es toujours là, mon trésor, dit-il à Maria. Et toi, Julie chérie ! Je suis content parce qu’il me semble que vous vous amusez bien, ensemble.
    — Tu nous manques, lui dis-je. C’est bien, le ciel ?
    — Je ne sais pas encore, car j’ai choisi de rester encore un peu parmi les vivants, pour les regarder. Je ne suis pas pressé, et le temps n’est pas le même après la mort, parce que j’ai toute l’éternité devant moi.
    — C’est la dernière fois que tu nous vois ici, dans ta maison, dit Maria. Je la vends à ce monsieur. Mais je garde le piano.
    — Vous devriez faire attention à Gilbert, dit-il. Il est en train de faire une bêtise.
    — Nous nous en occuperons en remontant.
    — Ne perdez pas de temps : ...
    ... c’est très urgent…
    
    Il s’efface, se dissolvant progressivement dans la pénombre de la cave.
    
    — Vous parliez à qui ? demande Yasmine, étonnée.
    — À Pierre, bien sûr, dis-je.
    — Mais… il est mort !
    — Je sais, mais il reste présent pour ceux qui l’aiment, dans nos cœurs et aussi d’une façon plus mystérieuse. C’est comme ça, je ne sais pas l’expliquer.
    — Il faut qu’on remonte maintenant, intervient Maria en me libérant. Je crains qu’il soit en train de se passer quelque chose de grave.
    
    En gravissant les marches, nous sentons une odeur de fumée de plus en plus forte. Nous arrivons dans le salon en courant. C’est une vision d’horreur qui nous y attend : couché sur le piano, Gilbert s’est aspergé d’essence et a enflammé ses vêtements. Sans un seul cri, il s’est immolé par le feu. Il est maintenant immobile, ses yeux ouverts tournés vers le plafond, dévoré par les flammes. La chaleur est insupportable : nous devons battre en retraite. Maria se précipite à la cuisine pour récupérer l’extincteur. Elle arrose Gilbert et parvient à éteindre le feu, mais il est trop tard pour lui. Il se trouve que l’homme est médecin et tente désespérément un massage cardiaque. En vain.
    
    — Il n’aura pas survécu à Pierre qui était tout pour lui, dit Maria en pleurant, ni à la perspective de voir la maison vendue. Tout cela est un peu de ma faute. Comme il ne se plaint jamais et ne dit rien de ce qu’il ressent, je n’ai rien vu venir.
    
    Je la prends dans mes bras, en sanglotant aussi. Le piano est ...