1. Il jouait Beethoven


    Datte: 24/09/2019, Catégories: f, ff, fffh, fbi, hplusag, jeunes, bizarre, collection, amour, fsoumise, fdomine, ffontaine, pied, Masturbation massage, fdanus, jouet, attache, BDSM / Fétichisme poésie, nostalgie, amourpass, Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe

    ... m’invitant à accrocher à mon corsage un badge sur lequel est inscrit mon prénom, comme l’ont fait les autres invités. Comme toujours avec Pierre, aucune demi-mesure n’est admise : caviar, huîtres et verrines d’un traiteur réputé recouvrent entièrement le buffet salé.
    
    Il était un écrivain célèbre dont les romans, tous érotiques, occupaient régulièrement le premier plan des présentoirs des libraires, avec des couvertures suggestives aux femmes peu vêtues et des titres évocateurs tels que « Les égarements charnels de la Présidente », ou « Les orgies insanes de l’Impératrice ». Bien sûr, cela causait dans les médias de violentes polémiques lancées par des esprits pudibonds, renforçant ainsi la publicité et propulsant les ventes vers les sommets de l’édition. Jamais de tirages à moins de cent mille exemplaires. Les éditeurs lui faisaient une cour assidue pour qu’il leur signe un contrat d’exclusivité, mais il tenait absolument à son indépendance et négociait ses droits, roman par roman. Malgré le caractère fortement épicé de ses écrits, il avait obtenu successivement les prix Senghor pour son premier roman, puis Goncourt, Renaudot et Femina, et il se murmure que le prix Nobel de littérature lui a échappé de peu au profit de Patrick Modiano. La propriété intellectuelle de son œuvre s’évalue en dizaines de millions d’euros et il n’avait aucune famille, de sorte que le sujet ô combien excitant de l’héritage est au centre des conversations.
    
    Son talent était phénoménal, autant ...
    ... que son ego, et ne se limitait pas à l’écriture. Il était aussi un pianiste amateur, mais accompli, et jouait surtout Beethoven dont il connaissait les partitions par cœur. Il possédait un immense piano à queue qui trônait dans le salon de sa villa, derrière la baie vitrée, et en jouait souvent la nuit quand il ne pouvait pas dormir – il dormait très peu. Je passais des heures émerveillées à l’écouter. Il n’allumait jamais les lumières artificielles, se contentant d’une bougie afin de voir son clavier lorsque l’éclairage lunaire ne suffisait pas. Sa sensibilité dans sa façon d’interpréter le maître allemand de la musique romantique me transportait sur des nuages ; parfois, je m’endormais contre son épaule, au milieu d’une symphonie, pour partir dans des rêves musicaux.
    
    Une nuit, aux alentours de deux heures du matin, il a soudainement décidé de jouer la sonate numéro 14, dite « au clair de lune ». Nous nous étions déshabillés dans le but de faire l’amour, classiquement, dans un lit. Lui s’est rhabillé – et d’une manière élégante, en plus – mais il m’a demandé de rester nue et de m’allonger sur le bois noir laqué de son piano, les cuisses écartées, le sexe tourné dans sa direction. J’étais frustrée, d’autant que je commençais à mouiller dans la perspective d’une étreinte partie pour durer des heures, comme toujours avec cet homme, mais je commençais seulement à m’habituer aux fantaisies érotiques de Pierre.
    
    — Caresse-toi, Julie, ma chérie, m’a-t-il simplement demandé avant ...
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