Et si c'était Gray (style parodique) - Histoires de Sexe

Et si c'était Gray (style parodique)

... travail ce soir.
— Mais, Jason, s’étonna Mark, tu me dis que tu as beaucoup de travail, et cependant tu viens me voir jusqu’ici, à quarante miles de l’hôpital où nous exerçons tous deux. Quel est donc le motif de ta venue ?
— Mais rien de spécial, Mark. Je viens te voir car je me fais du souci pour toi. J’ai pu constater aujourd’hui que tu avais le visage grave, comme si quelque chose te turlupinait. Serait-ce ton divorce récent qui te tourmente ?
— Je te remercie pour ta sollicitude, Jason. Il est évident que ce n’est pas tous les jours facile. Yoko était mon tout, mon alter ego, c’est-à-dire mon autre moi en latin… Mais ça va, ne t’inquiète pas pour moi. Demande à ta femme Janet de prier pour moi et tout ira bien. Comment va Janet à ce propos ?
— Oh, elle va bien, elle va bien, répondit Jason avec distraction comme si, pendant un moment, il avait oublié qui était Janet. Bien, Mark, je te conseille de bien te reposer en tout cas.
— Mais c’est très aimable à toi. Eh bien… Au revoir alors ?
— Oui, au revoir Mark… Ah Mark, j’oubliais : une cliente que tu as opérée hier — une certaine Rachel Fifty— a fait une rechute et il faudrait la réopérer dès cette nuit. Je vais m’en occuper si ça ne te pose pas de problème.
— Ah ! Mais c’est hors de question, Jason ! Sa famille a mis sa confiance en moi, je ne peux pas les décevoir.

Jason posa une main affectueuse sur l’épaule de Mark, qui était déjà sur le point de remettre sa veste et de foncer vers l’hôpital.

— Mets ta ...

... confiance en moi, Mark. Met-la moi tout entière. Tu as eu une dure journée, et tes soucis te tourmentent à n’en plus finir. Laisse-moi la prendre à ta place.

Mark soupira, cédant à la prière de son grand ami.

— Tu es un chic type, Jason. Je te revaudrai ça. Une petite partie deracket-ball samedi ?

Jason ricana.

— Oui, cela me ferait grand plaisir, s’exclama-t-il en écarquillant les yeux de plaisir. Mais attention, je ne te laisserai pas gagner cette fois-ci !
— Ahah, rit Mark, qui avait compris que son ami plaisantait en suggérant qu’il faisait exprès de perdre alors qu’en réalité, il était moins bon que lui.

Jason pivota sur ses talons à 180 degrés, plaça une jambe devant l’autre, puis l’autre et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il eut atteint la Mercedes SLJ rouge vif qui se trouvait derrière la voiture de Mark.

*

Alors que Mark s’apprêtait à tomber dans les bras de Morphée — les seuls bras dans lesquels il pouvait tomber maintenant que Yoko était partie — une petite voix le fit sursauter et se redresser sur son lit.

— N’ayez pas peur, fit la voix d’outre-tombe.

C’était la jeune femme à la beauté renversante de tout à l’heure. Elle se tenait au bout de son lit, dans la même tenue affriolante que deux heures plus tôt.

— Bon sang, vous m’avez foutu les chocottes, dit Mark en pétant malgré lui. Qui êtes vous-donc à la fin ?
— J’aimerais vous le dire… mais je ne le sais pas très bien moi-même. Enfin, je sais qu’une partie de moi s’appelle Rachel Fifty. ...