1. Et si c'était Gray (style parodique)


    Datte: 18/09/2019, Catégories: pastiche, Humour Auteur: Holden5, Source: Revebebe

    ... cours d’un concert donné à Las Vegas, et à la couverture médiatique du rétablissement de la jeune femme.
    
    En dépit de l’intense satisfaction qu’il éprouvait ce soir-là d’être Mark Shades, l’ombre d’une blessure profonde obscurcissait les traits de son beau visage : sa femme, Yoko, l’avait quitté, et le souvenir de la séparation était soudain revenu le hanter, comme un fantôme hante parfois la maison où il vécut jadis afin d’effrayer les nouveaux habitants, comme cela se produit dans Beetlejuice.
    
    Le tremblement de terre avait eu lieu quelques semaines plus tôt. En revenant du travail, Mark avait trouvé Yoko assise sur le lit de leur chambre, une valise à ses côtés. En se mouchant bruyamment dans un kleenex, elle avait tenté de lui expliquer qu’elle ne pouvait plus vivre avec un homme pour qui elle avait une si grande admiration : « Je vais mourir de trop d’amour, Mark… Tu es juste trop beau et sensible. Tu as tout ce dont une femme peut rêver et en plus, tu es intelligent… Tu comprends : c’est par peur que tu m’abandonnes un jour que j’ai décidé de partir. Non, ne me retiens pas, mon choix est fait. Il me faut partir sans me retourner. » Et Yoko, sans se retourner, était partie.
    
    Depuis ce soir fatidique, rentrer à la maison était devenu un supplice. Retrouver la piscine déserte, le home-cinéma désespérément éteint… y avait-il quelque chose de plus déprimant au monde ? Mark se consola en pensant qu’il pourrait toujours regarder la finale du Super-Bowl à la télé ce ...
    ... soir. Peut-être irait-il ensuite écouter quelques sonates de Mozart en fumant un cigare au bord de la piscine. Il y avait peut-être quelques hommes un peu plus malheureux que lui sur cette terre, après tout…
    
    *
    
    La SLK s’engagea dans la petite allée qui conduisait à sa maison, sur les hauteurs de Malibu. Une immense maison d’architecte, toute de verre et de bois d’Eucalyptus, qu’il avait fait construire juste après son mariage avec Yoko — et qui lui faisait maintenant l’effet d’un aquarium géant rempli de l’eau amère de la solitude dans laquelle il se noyait un peu plus chaque jour tel un poisson mélancolique.
    
    Après avoir franchi son portail électrique et s’être garé au bout de l’allée, il bondit par-dessus la portière d’un mouvement gracile et rentra en déboutonnant sa chemise, faisant apparaître le duvet sombre dans lequel ses conquêtes, autrefois, aimaient à passer la main.
    
    Pour ne pas être assourdi par le silence de son « home sweet home », il décida d’aller directement faire ses cent cinquante longueurs quotidiennes. Il se dénuda en traversant le séjour, laissant négligemment traîner ses affaires sur le sol, puis ouvrit la grande porte vitrée donnant sur le jardin.
    
    La brise du soir lui caressa les membres, embrassant ce torse qui, comme nous l’avons déjà dit, était légèrement velu. Son sexe se dressa sous les tendres assauts du vent. Il s’avança à l’extrémité de la piscine, dont l’éclairage venait de s’enclencher.
    
    Comme à son habitude, il ne perdit pas de ...
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