1. Compartiment couchettes


    Datte: 17/09/2019, Catégories: fh, extracon, inconnu, train, amour, occasion, Auteur: Clovis, Source: Revebebe

    ... ronflements de votre mari qui m’empêchent de trouver le sommeil.
    — Je suis désolée, répondit-elle.
    — Ce n’est pas votre faute. Vous n’êtes quand même pas responsable de tous les maux !
    
    Il l’aperçut brièvement sourire. Puis son visage s’éteint aussitôt.
    
    — Laissez-moi cinq minutes, je vais éteindre, dit-elle.
    — Pas de problème. Je suis très patient. Et puis faire la conversation à une belle femme, même au cœur de la nuit, ne me gêne pas.
    
    Elle rougit sur-le-champ. Même s’ils étaient de pure circonstance, elle avait perdu l’habitude de ce genre de propos. Ces derniers mois, ces dernières années, elle avait trop souvent été délaissée par un époux qui ne vivait plus que pour les colloques scientifiques où il la traînait comme un chien en laisse. Elle ne répondit pas, bien que certains passages de son roman puis la présence de ce bel inconnu avaient provoqué en elle un certain trouble. Elle se redressa, puis, en pleine lumière, se mit à retirer chacun de ses bijoux qu’elle remisa dans le rangement latéral d’un nécessaire de toilette.
    
    Elle finit par se saisir de sa nuisette avant d’éteindre la dernière source de lumière du compartiment. Il ne restait à François que l’ouïe et l’imaginaire. Entre les ronflements et le ronronnement des moteurs diesel, il scruta les sons. Au bruit d’une fermeture Éclair que l’on ouvre, il l’imagina se dévêtir de sa jupe. Quelques secondes plus tard, il reconnut le bruit caractéristique de la chemise que l’on dégrafe, puis la contorsion ...
    ... nécessitant la libération du soutien-gorge. Le sexe de François s’était gonflé de désir, sa respiration était devenue saccadée. À la lueur du couloir du wagon, il aperçut enfin sa silhouette sortir du compartiment, vêtue de sa simple nuisette.
    
    François patienta dix bonnes minutes. Torse nu, il sortit à son tour, ayant pris soin de renfiler son pantalon jean. Les communs des wagons étaient vides, les voyageurs dormaient pour la plupart, et les contrôleurs avaient effectué leur passage dès le départ de Paris. Il s’était calé près des toilettes, là même où Mylène s’était enfermée, là même où l’air extérieur et le bruit des rotatives fouettaient les sens. La poignée s’abaissa enfin. Qu’attendait-il ? Pourquoi était-il sorti à sa rencontre ? Il n’en savait rien. Désir de mieux la connaître, de comprendre sa tristesse, de percer sa carapace, de la consoler ? Il était devenu comme fou d’elle, dingue de son odeur, amoureux de sa gestuelle. Comment allait-elle réagir ? Il ne savait pas plus.
    
    D’un coup elle se figea, la main encore accrochée à la poignée. François l’observait fixement, profondément. Sans un mot. Son cœur battait la chamade alors que le temps semblait comme arrêté. Il observait son visage triste, ses yeux embués. Elle avait de nouveau pleuré. En silence. À deux mètres d’elle, il tenta un pas. Elle ne bougea pas, comme tétanisée. Calée dans l’encadrement du passage, elle ne pouvait le contourner. Elle soutint son regard un court instant avant de glisser les yeux sur ...
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