1. Amandine et sa Mère


    Datte: 15/09/2019, Catégories: fh, hplusag, jeunes, profélève, intermast, Oral nopéné, init, Auteur: Fabrice sensuel, Source: Revebebe

    Récit autobiographique, non romancé, mais sans doute enjolivé comme toute histoire personnelle qu’on peut raconter à ses enfants et petits-enfants ! Seuls les noms des personnages et des lieux sont faux.
    
    Cela fait trois jours que je suis rentré en France. À la suite de la séparation de mon épouse. En attendant de «me retourner» comme on dit, je vis chez mon fils cadet, Armel, qui est resté à P…, la ville où nous habitions avant de partir pour l’Afrique.
    
    Ce soir, nous allons au restaurant pour fêter mon arrivée. Nous avons décidé d’y aller à pied, le restau n’étant pas loin de chez lui. Nous marchons le long du trottoir quand j’aperçois venant à notre rencontre une jeune femme accompagnée d’une plus âgée, sa mère à première vue.
    
    — Mais, c’est Amandine et sa mère ! dis- je à mon fils.
    — …
    
    Il me regarde, étonné, puis, soudain :
    
    — Ah ! Encore une de tes anciennes élèves, non ?
    — Oui. C’est Amandine, répétai-je, en la fixant intensément.
    
    Nous approchant des deux femmes, Armel s’écarte légèrement afin de rester en retrait.
    
    Amandine n’a pas changé. Cela fait pourtant neuf ans que je ne l’ai pas vue. La petite fille de dix ans est devenue une jeune femme de… (Pendant que nous nous rapprochons, je fais le rapide calcul)… dix-neuf ans !
    
    Qu’elle est belle ! Ce joli minois, qui m’était resté en mémoire, encadré par une magnifique chevelure blonde tombant sur ses épaules ; une silhouette fine mais aux formes évidentes et harmonieuses qui, sans être trop ...
    ... généreuses (sinon, je n’aurais pas flashé de la sorte !), ne peuvent pas échapper à des yeux avertis. Bien que nous soyons en hiver, ses vêtements, de coupe modeste mais portés avec une telle grâce et sensualité, laissent espérer de chaudes perspectives…
    
    Tandis que mon esprit, comme à l’accoutumée lors de telles rencontres, vagabonde en de lubriques pensées, nous sommes finalement arrivés l’un en face de l’autre : elle, arborant un large sourire (visiblement, elle m’a reconnu) et, moi, sous le choc, perdant la notion de temps et savourant ce moment enchanteur.
    
    Elle parle la première :
    
    — Monsieur Gendron, quelle surprise ! Si je m’attendais à vous rencontrer ce soir, ici. Moi qui vous croyais dans vos îles là-bas au milieu des Africaines…
    
    Et je perds vite ses autres paroles tellement je suis sous le coup de l’émotion. Je la regarde, là, devant moi… Je ne peux plus bouger… J’ai les tempes qui bourdonnent…
    
    — … de loin je disais à maman : « Mais c’est mon maître, tu sais, Monsieur Gendron »…
    
    Ces dernières paroles me ramènent à la réalité, et, à mon tour de bredouiller :
    
    — Amandine ! Amandine ! Ca alors ! Quel changement ! Tu es devenue une véritable femme ! Tu dois en faire tourner des têtes…
    — Ah ! Bien, vous ne pouviez pas mieux dire, réplique alors sa mère.
    
    Je ne l’avais même pas encore remarquée ! C’est un comble : nous qui avions eu un petit flirt un soir de 1996, à la sortie de l’étude. Quel goujat je fais !
    
    Je détourne la tête et la regarde. Sylvie ! ...
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