Qu'il en soit ainsi - Histoires de Sexe

Qu'il en soit ainsi

... gentil, mon émir, mais je ne vois toujours pas quel rapport tout cela a avec moi.

— C’est lui qui a organisé Al Morrabia… Et dans le seul but de me déstabiliser.

Je n’en crois pas mes oreilles. Devant mon incrédulité, il continue.

— Tu vois tous les chichis autour de ta virginité lors de ta préparation ? Tout cela parce, selon la tradition, un émir qui prendrait une concubine qui ne soit pas vierge serait déshonoré.
— Pourtant, vous vous doutiez bien que je n’étais plus vierge depuis longtemps, et vous m’avez tout de même acceptée.
— Parce que moi, je m’en fous, de la virginité des filles et des amants que tu as eus avant moi. Je te l’ai déjà dit plusieurs fois, harem ou pas, concubine ou pas, tu ne m’appartiens pas.

Puis, sur un ton nettement plus coquin :

— Et puis, ça me permet de rencontrer des filles qui font divinement bien l’amour. Toi, par exemple…
— Permettez-moi de vous retourner le compliment, Majesté.
— Merci. Toujours est-il que ce crétin t’a fait enlever pour que tu te fasses baiser et re-baiser des dizaines de fois devant des caméras. Là-dessus, ils te libéraient, je te récupérais, je t’intronisais, ils diffusaient les vidéos, et j’étais obligé d’abdiquer en faveur de mon frère.

De nouveau, je n’en crois pas mes oreilles.

— Et moi, bien sûr, je ne disais rien ?
— Je te rappelle que la drogue qu’ils mettaient dans ta nourriture fait que tu n’en as aucun souvenir, tu n’en aurais pas eu davantage si tout cela était allé jusqu’au bout. Le ...

... plan était parfait…
— Et que me serait-il arrivé, ensuite ?
— Il t’aurait éliminée, probablement. Même sans mémoire, tu représentais un risque.

Depuis des mois, je me demandais à quoi pouvais bien correspondre tous ces silences. Depuis trois jours, j’étais face à un puzzle dont j’étais la pièce principale mais que je ne parvenais pas à assembler. Si soudain tout devient clair dans ma tête, je suis quand même scotchée.

— Vous n’avez pas à l’être, vous n’y étiez pour rien.
— N’empêche, je me sens coupable. Je ferais n’importe quoi pour que te faire oublier tout cela.

Jamais je n’aurais pu penser que ce type, tout de même chef d’état, pourrait me parler de cette façon et surtout en être aussi ému. Un ange passe tristement.

— Vous deviez me dire autre chose, il me semble.
— Tout à fait. Aïcha et moi avons longtemps cru que ta facilité à jouir était un effet secondaire de ton incarcération.
— Ah ?
— Oui, c’est pourquoi j’ai demandé à mes services de faire une enquête sur toi en France…

Je bondis.

— Ah, c’est charmant !
— Du calme, c’était pour la bonne cause. C’est ainsi qu’ils ont rencontré un certain Bryan, une dénommée Alizée et quelques autres, aussi.
— Hein ?
— Encore une fois, du calme. Ils ont tous confirmé que ta, heu… particularité était bien antérieure à Al Morrabia. Ne soit pas fâchée, sans eux, tu ne serais pas ici.
— Ah ? Et pourquoi ?
— Parce que je n’ai jamais abusé de la faiblesse d’une femme, et que je n’avais aucune envie de commencer ...