Qu'il en soit ainsi - Histoires de Sexe

Qu'il en soit ainsi

... petits villages totalement déserts. J’aimerais tellement m’y promener nue et que tu m’y dessines. On le fera un jour, dis ?

Je souris. Cette fille est folle. Adorablement folle.

Puis, passant du coq à l’âne :

— Tiens, je vais te montrer quelque chose dont nous sommes assez fiers, dans l’émirat. Quelque chose qui risque fort de surprendre l’occidentale que tu es.

Là, quand au détour d’une rue, je découvre un immense bâtiment de verre et d’acier, je suis presque déçue. Pas la peine de lire l’arabe pour comprendre ce que c’est, c’est écrit en toutes lettres et en caractères occidentaux au-dessus de l’entrée.

— Heu, oui, d’accord, c’est un hôpital, mais qu’y a-t-il de particulier ?
— Ben, en fait, c’est le seul de tout l’émirat.

En même temps, avec une population qui ne doit pas dépasser les cent cinquante mille âmes et qu’il n’y jamais plus de trente ou quarante kilomètres à parcourir, le fait qu’il soit unique peut se comprendre.

— L’émir a décidé un jour que l’ensemble de son peuple aurait droit gratuitement aux meilleurs soins médicaux disponibles dans le monde. Du coup, il a fait construire cet hôpital, l’un des plus grands de tous les émirats.
— C’est très généreux de sa part. Mais en quoi ce bâtiment devrait-il me surprendre particulièrement ?
— Montons sur la terrasse. Tu vas comprendre.

Là, j’avoue que le spectacle est saisissant. Au milieu, une route visiblement peu fréquentée, à droite, l’hôpital dans toute sa modernité, et à gauche, un ...

... immense campement bédouin.

En un mot, un superbe raccourci de ce pays qui a décidé de mettre le cap sur le progrès sans pour autant renoncer à l’essence même de ses traditions. J’en ai le souffle coupé.

— Heu, j’imagine que ce sont les familles des personnes hospitalisées ?
— Tout à fait. Petit détail : l’émir a insisté pour que, campement traditionnel ou pas, il y ait l’eau courante et des sanitaires pour tous. Et, là-bas au fond, la grande tente blanche, c’est une école et une crèche. Cela dit, ça mérite bien quelques croquis, non ?

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Deux bonnes heures plus tard, lorsque l’émir entre dans le harem, je perçois quelque chose d’inhabituel sur son visage. Je ne le connais pas assez, mais je jurerais qu’il essaie de faire croire qu’il est en colère. Courroux simulé ou pas, sa façon d’aboyer les ordres est par contre très convaincante.

— Jennifer, prévenez les autres que je suis ici. Et appelez-moi Malika et Aïcha.

Cette dernière, qui vient de me rejoindre à genoux sur le tapis devant le trône, me murmure à l’oreille.

— Surtout, quoi qu’il arrive, tu ne réagis pas, Malika et moi savons très bien ce que nous faisons. Tu te souviens quand nous te parlions d’agréables surprises ? Eh bien, tu vas en avoir l’illustration.

Puis, s’adressant à mes voisines proches, tout aussi discrètement :

— Les filles, vous me surveillez Jennifer, qu’elle ne nous fasse pas de blagues. Je compte sur vous.

Le cheik s’adresse alors à nous, sur un ton qu’il essaie ...