La cité perdue - Histoires de Sexe

La cité perdue

... Les « gardiens » ?
— Ceux d’entre ces êtres chargés spécialement de défendre l’entrée de la vallée. Il leur arrive de faire des raids à l’extérieur pour dissuader les intrus qui s’approchent, et il faut reconnaître que c’est plutôt efficace. C’est l’élite de l’élite. Je vous l’ai dit : ce sont les meilleurs guerriers qu’on puisse imaginer. Un peu frustes, évidemment, mais ils ne connaissent pas la peur. Le hasard vous a fait croiser une de leurs patrouilles qui escortait une troupe de jeunes guerriers partis chasser à l’extérieur de la vallée. D’habitude, ils ne laissent pas de survivants mais votre puissance de feu les a anéantis. Sans compter que vous en avez tué un à main nue ou presque… Un exploit jamais vu. Votre beauté a fait le reste.
— Que veulent-ils me faire ?
— User de vous, parbleu ! Évidemment, ce sera bien mieux si vous vous donnez de votre plein gré. J’ai cru comprendre qu’une grande fête allait célébrer votre arrivée. Vous ne serez d’ailleurs pas seule ; en fait, c’est vous qui présiderez la cérémonie.
— Mais comment ?
— En vous unissant à leur nouveau chef devant le peuple réuni, vous apporterez à cette cité la bénédiction des dieux dont vous êtes la représentante toute-puissante. Il vous voit comme l’envoyée de la déesse Ishtar : comme elle, vous avez une sexualité insatiable, et comme elle, vos ébats sont torrides et passionnés.
— Il semblerait que « mes » guerriers aient chanté mes louanges, c’est cela ?
— C’est ainsi qu’ils vous décrivent. Vous ...

... allez assurer fertilité et bonheur à ce peuple en vous unissant charnellement au chef des gardiens. Rassurez-vous, il sera le seul à être invité à jouir de votre joli corps ; question de préséance et de hiérarchie. Après tout, Babyloniens et Puniques pratiquaient bien la hiérogamie ; des mariages sacrés, n’est-ce pas ? Ce n’est pas à vous que je vais l’apprendre. Ces gens ont un regard décomplexé sur le sexe ; ils l’intègrent à tous les grands moments de la vie, comme le faisaient leurs ancêtres.

Kate en frémit, mais pas vraiment d’excitation.

— Une version moderne de « La belle et la bête », en somme, dit-elle avec une pointe d’ironie en croisant les bras sur sa poitrine. Dire que quand j’étais enfant, cette histoire me faisait rêver… La perspective de me faire embrocher par un de ces monstres ne me tente guère.
— « Monstres » ? Comme vous y allez, ma chère ! Tout est relatif. C’est le plus fort, le plus brave, le plus intelligent d’entre eux. Si son aspect vous rebute, dites-vous qu’à l’intérieur l’âme est humaine et le cœur vaillant.
— J’aimerais vous y voir !
— Qu’en savez-vous ? Et si je vous disais que moi aussi j’ai frayé avec ; une femelle évidemment… rassurez-vous.
— Quoi ? Vous avez… ?
— Mais oui : ce fier guerrier est mon fils. Et j’en ai eus beaucoup d’autres. Ici, la barrière des espèces n’existe pas.
— Mais comment avez-vous pu ?
— Je vous le dis : j’ai relativisé. Préparez-vous, la cérémonie a lieu ce soir. D’habitude, les prêtresses initient à ce ...