1. Ma domestication. (1)


    Datte: 31/08/2019, Catégories: Trash, Auteur: charimarien, Source: Xstory

    C’est histoire, elle est véridique. Elle m’a été racontée par l’intéressée, preuve à l’appui.
    
    Avant cette rencontre, j’étais très compétente courtière en assurance, très respectée par mes collègues. J’avais plus de treize ans de carrière et d’expérience derrière moi. Je passais pour une femme sérieuse et rigoureuse, un peu froide. À trente-deux ans, j’étais déjà divorcée deux fois et sans enfant. Et puis, célibataire, cela me donnait la liberté de choisir mon amant d’une nuit, sans exagérer quand même.
    
    Pour ce rendez-vous, je m’étais mise sur mon 31. D’après le dossier, cet homme était un client difficile. Bien que je jouisse d’une solide expérience de 13 ans dans les assurances, je sais que chaque client est différent. Et puis, des clients difficiles, exigeants, j’en ai rencontré et pas qu’un, ça me connaît. Mais là, d’après nos premiers entretiens téléphoniques, j’avais affaire à un client particulièrement exigeant et terriblement pointilleux. Devant sa villa, je me suis soudainement sentie presque toute petite. Oui, comme si j’appréhendais cette rencontre. Quelque chose me disait que cela allait être très difficile de lui trouver le bon contrat. Ma serviette sous le bras, j’ai sonné au portail. Il s’est ouvert juste après. Dans l’allée, je découvre un terrain savamment entretenu et même magnifique. La villa, elle-même, est parfaitement entretenue, comme si on venait de la terminer. Quand je sonne, ma petite voix intérieure me prévient que j’allais souffrir. Mais ça, ...
    ... pour obtenir une signature, il faut savoir souffrir. Cela dit, pas physiquement, mais intellectuellement, mentalement.
    
    Devant moi, un homme en jeans, pieds nus, un gilet de cuir sur ses épaules, rien d’autre. Il doit avoir la quarantaine, guère de plus. Sa barbe est superbement taillée, ce qui dénote avec l’homme dans son entier. Il m’invite à entrer après les salutations d’usage.
    
    Dans son salon, tout est parfait, un peu trop peut-être. Je ne vois rien qui ne va pas avec le reste. Tout y est meublé et décoré avec goût. Il m’invite à m’asseoir autour d’une grande table ronde dans une salle à manger superbe. Si l’homme paraît rustre, il a de l’éducation, du savoir-vivre et... Oh mon Dieu, oui, sa voix, elle est si grave, si sensuelle qu’elle pourrait me déstabiliser durant l’entretien. OK, faut tenir ma petite Gilberte, ne rien lâcher, je suis dans l’arène maintenant. Mais qui de nous deux sera le taureau, le toréador ?
    
    — Voulez-vous boire quelque chose ? Oups, j’en ai presque perdu mes moyens en entendant sa voix.
    
    — Volontiers, hum, si vous aviez un verre d’eau fraîche, il fait si chaud.
    
    — Mais aucun souci. Je vous en prie, mettez-vous donc à l’aise. Je baisse la climatisation de deux degrés, cela vous aidera à vous rafraîchir. Sybile, de l’eau pour mon invitée.
    
    Sa voix, son sourire, ses yeux, il a tout pour me faire craquer, cet homme-là. Faut que je me méfie, prenne du recul. Le boulot, ne pensez à rien d’autre boulot.
    
    — Bien Maître. Cette voix, presque ...
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