1. Atterrissage caliente à Fuerteventura (5)


    Datte: 31/08/2019, Catégories: Hétéro Auteur: Nostagique44, Source: Xstory

    ... société d’avions-taxis se rendit vite compte, à mes réponses à ses questions techniques et à mon attitude à bord de l’appareil, que je n’étais pas un apprenti. Il prit la décision de me confier l’appareil pour le convoyer sur Quimper. Je signai l’ordre de mission, enregistrai les instructions, et après avoir eu la surprise de me voir remettre un chèque de deux mille Francs « pour la peine », je pris la route.
    
    Avant de monter dans l’appareil, je fis un tour d’inspection. Je regardai par terre sous les ailes afin de voir s’il n’y avait pas de taches d’huile ou de liquide hydraulique suspectes, puis j’essayai de bouger avec la main toutes les parties mobiles : flaps, aérofreins, spoilers, dérive, volets compensateurs afin de voir s’il n’y avait pas de jeu. Je plongeai mon regard dans les tuyères afin de voir si toutes les ailettes étaient en bon état, car il n’est pas rare qu’au décollage ou à l’atterrissage quelque oiseau se fasse happer par l’aspiration des turbines ; lorsque l’on s’en sort bien, les ailettes, par contre, sont là pour trahir les impacts. Et elles n’aiment pas ça ; mais alors, pas du tout ! Et moi non plus.
    
    Une fois la visite prévol terminée, je pénétrai dans l’appareil, fermai et verrouillai la porte et posai ma « charrette » dans la kitchenette servant d’office où je l’amarrai afin qu’elle ne se balade pas dans tout l’avion à chaque changement d’altitude ou de cap.
    
    Je pris place dans le poste de pilotage, appuyai sur le contacteur général, branchai ...
    ... les contacts électriques des générateurs et de l’APU, puis la radio que je syntonisai sur la fréquence de Brest Ground. Lorsque j’introduisis dans le lecteur de la console du pilote automatique la carte numérique où était enregistré mon plan de vol, je vis tous les indicateurs lumineux clignoter : le système était en train de se nourrir avec les infos contenues sur le support numérique. J’annonçais mon vol à la radio, mon numéro de plan de vol, et demandai mon autorisation de vol IFR pour Quimper. Plan de vol approuvé, directives d’altitude et code transpondeur indiqués, je demandai l’autorisation de roulage. Je reçus l’itinéraire des pistes secondaires qui devaient me mener à la piste de décollage ; l’autorisation de démarrage ainsi que de roulage me furent accordées.
    
    Je lançai le moteur gauche. Un bruit d’aspirateur géant se fit entendre. Je réglai la manette des gaz gauche sur 2% de N1 et lançai le réacteur droit ; même processus. Une dernière vérification de mes feux de navigation par les vitres de gauche et de droite : les lumières verte et rouge des demi-ailes étaient allumées. Je voyais se refléter sur le béton du tarmac les éclats orange du gyrophare placé sous le fuselage. Sur la planche de bord, les témoins verts des phares d’atterrissage, de taxi et de dérive étaient tous allumés.
    
    Tout était en ordre ; je pouvais y aller. Je desserrai le frein de parking. Les deux pieds bien ancrés sur les pédales du palonnier, je poussai à 10% de N1 les deux leviers des gaz ; ...
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