1. Atterrissage caliente à Fuerteventura (5)


    Datte: 31/08/2019, Catégories: Hétéro Auteur: Nostagique44, Source: Xstory

    ... unique personne) l’aurait acceptée de gaîté de cœur, vu la nature de nos relations !
    
    Deux minutes plus tard, nous débouchions à bord de l’Airbus A319. La chef de cabine, une jeune femme d’une quarantaine d’années aux cheveux bruns coiffés en chignon, nous accueillit avec un sourire commercial. Elle devait bien connaître le chef d’escale puisqu’elle lui claqua deux bises sur les joues.
    
    — Voilà ton VIP annoncé, Chantal, le commandant Paradis de la Lufthansa qui nous fait l’honneur de nous confier ses ailes.
    
    — Au nom d’Air France et ducrew du vol « quarante douze cinquante seize », nous vous souhaitons la bienvenue à bord du Château de Chenonceau, Commandant.
    
    — Merci, c’est gentil.
    
    — Allons voir votre ami, me dit le chef d’escale en me précédant dans le cockpit.
    
    Devant nous était assis en place gauche mon copain David, en chemise blanche, cravate noire et ses quatre galons dorés de commandant de bord sur les épaules. À sa droite, sa copilote, une petite brune portant fièrement sur ses épaules les trois galons de sa fonction.
    
    — Bonjour, Adam ! me lança mon collègue en me tendant sa main droite. Quoi de neuf chez toi ? Vraiment plaisir de t’avoir à bord. Toujours sur B734 ?
    
    Dans le jargon des pilotes de ligne, « B » signifie Boeing tandis que « 7-3 » est le type d’aéronef (en l’occurrence le 737), et le « 4 », la catégorie. En compressé, au lieu de dire « Boeing 737-400 » (ce qui est l’appellation correcte), on dit « Bravo sept trois quatre ».
    
    — ...
    ... Merci de me prendre à bord, David ; c’est sympa de ta part !
    
    — Tu parles... C’est normal. Je termine la check-list pré-démarrage ; en attendant, tu peux prendre place sur tribord à la première rangée. Chantal va s’occuper de toi, et je viendrai te rejoindre dès que j’aurai laissé le piège à mon second.
    
    Je fis comme me l’avait demandé mon collègue.
    
    J’avais pris place dans le fauteuil tout contre le hublot droit dans la première rangée après avoir ôté mon gilet rouge fluo et j’ai bouclé ma ceinture de sécurité. Je me préparais à passer une heure et demie de vol comme n’importe lequel des passagers de classe « affaires ». Par le hublot, j’apercevais les tracteurs remorquant les chariots à bagages se mouvant dans un ballet surréaliste.
    
    Sur le sol, des taches noires d’huile et de pétrole trahissaient l’état de certains appareils.
    
    — Je vous ai apporté un repose-nuque, Commandant, afin que vous ayez un voyage plus confortable.
    
    Cette voix appartenait à Chantal, la « boss » à bord après le « pacha », « cousue » dans un uniforme d’Air France.
    
    — Merci ; c’est très aimable à vous.
    
    Elle me plaça la minerve pneumatique autour du cou et me dit :
    
    — C’est normal ; entre collègues, on essaie de se rendre des petits services... Je reviendrai vous voir une fois que la procédure de décollage sera terminée pour vous proposer une coupe de champagne.
    
    — Je vous remercie, Mademoiselle...
    
    — Chantal, Commandant.
    
    — Enchanté, Chantal ! Je voulais vous dire que pour le ...
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