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Atterrissage caliente à Fuerteventura (5)
Datte: 31/08/2019, Catégories: Hétéro Auteur: Nostagique44, Source: Xstory
... dans la bonne direction. C’est curieux comme une profession peut conditionner une personne ! À présent, les balises latérales de bords de piste défilaient plus rapidement ; nous étions sur le segment droit qui allait nous conduire en entrée de la piste L5. Au bout de deux ou trois minutes à une vitesse constante de 10 à 12 km/h l’avion ralentit pour prendre un virage sur la droite puis s’arrêta totalement pendant une demi-minute avant de se remettre en mouvement vers la droite. Puis, sans marquer de temps d’arrêt, les réacteurs montèrent crescendo à un régime de plus en plus élevé ; l’avion se mit à rouler de plus en plus vite. Sur ma droite, les infrastructures de l’aéroport de Hambourg défilaient de plus en plus vite tandis que les balises de la piste passaient comme des flèches. À chaque instant je m’attendais à ce que le fuselage prenne un angle de montée de 30° et quitte la piste. Le staccato des roues sur les jointures des plaques de béton de la piste cessa brusquement et je vis le sol s’enfoncer sous moi et descendre de plus en plus vite. Je sentis mon dos se plaquer au dossier de mon fauteuil. Le train d’atterrissage fut rentré dans ses soutes avec un bruit sourd et sec puis, quelques secondes plus tard, ce furent lesflaps qui remontèrent à leur place dans l’alignement du profil de l’aile avec un bruit de chuintement hydraulique. Je vis soudain le bout de l’aile monter dans le ciel et sentis mon corps se déporter sur la gauche malgré ma ceinture, puis au ...
... bout de plus ou moins une minute l’aile reprit sa position première, parallèle à la ligne d’horizon : le collègue venait de changer de cap, prenant la direction de la balise de Bremen. Je connaissais la route, donc tout était normal... Sur le plafonnier, l’annonce concernant les ceintures était toujours affichée. L’avion était toujours en phase d’ascension mais avait réduit son angle de cabré ; j’estimai qu’il devait grimper à 1200-1300 pieds/minute (environ 7 mètres/seconde) au variomètre. Malgré tout, le personnel se déharnacha et alla vaquer à ses occupations. Chantal prit le téléphone accroché au-dessus d’un écran d’ordinateur, et aussitôt sa voix mélodieuse made in Air France se fit entendre, tout d’abord en français : « Mesdames et Messieurs, le commandant Egoliat ainsi que tout son équipage est heureux de vous accueillir à bord de l’Airbus A319 Château de Chenonceau en direction de Brest. Nous allons monter à l’altitude de 27 000 pieds et notre vitesse de croisière sera de 825 km/h. Le plafond est dégagé et le vent nous sera favorable. Le vol durera une heure et demie. Aujourd’hui, nous avons la chance exceptionnelle d’avoir à notre bord le commandant Paradis de la compagnie Lufthansa, qui nous accompagne en privé jusqu’à Guipavas. Donc nous voilà rassurés : nous avons trois pilotes à bord. Nous faisons appel à toute votre attention. Des conseils de sécurité vont vous être... etc, etc. » Puis elle poursuivit en anglais : « Ladies and Gentlemen, the Captain ...