1. Prise devant mon mec (3)


    Datte: 30/08/2019, Catégories: Hétéro Auteur: donico, Source: Xstory

    Je n’ai pas beaucoup dormi la nuit suivante. Je n’ai pas arrêté de me repasser en boucle les événements de la veille, en me reprochant toutes mes faiblesses et en passant en revue tous les moments où j’aurais pu – et dû – résister.
    
    Le pire était peut-être en sortant du travail, lorsque Nabil m’avait proposé de me déposer chez moi puis, alors que j’avais bêtement accepté, de passer me prendre les matins. « Ce serait stupide que tu mettes vingt minutes à venir en marchant alors que je peux te déposer en cinq », avait-il argumenté. Et là encore, incapable de résister à son étrange aura, j’avais cédé.
    
    A moins que le pire n’ait été la gentillesse mêlée de compassion d’Hugo, vis à vis de qui je me sentais tellement coupable et qui semblait prendre un malin plaisir à me faire culpabiliser davantage en se montrant toujours plus adorable. A chacun de ses sourires, à chacune de ses petites attentions désintéressées, à chaque fois que j’entendais résonner son rire je me voyais à genoux devant Nabil, son sperme en train de gicler sur moi.
    
    Mais qui suis-je, bon sang ?
    
    Lorsque l’heure de partir au travail est arrivée, j’ai senti les larmes me monter aux yeux. Je n’avais pas envie d’y aller, et pas envie de quitter Hugo ! Et pourtant, il devait partir lui aussi.
    
    Nous sommes sortis en même temps de l’immeuble et j’ai constaté avec effroi que Nabil était déjà là. J’avais prévenu Hugo qu’un collègue passerait me prendre ; il a donc cru qu’il serait de bon ton d’aller le ...
    ... remercier et le saluer.
    
    Ils n’ont échangé que quelques phrases avant qu’Hugo ne se mette en route de son côté, mais elles ont été horribles pour moi. Nabil avait un sourire mauvais, ouvertement moqueur, mais Hugo l’a bien entendu pris pour un sourire amical. J’imagine que mon collègue, lui aussi, ne cessait d’avoir l’image de moi à genoux en parlant à mon copain.
    
    Lorsque je suis entrée dans la voiture, Nabil s’est penché vers moi pour m’embrasser. J’ai heureusement eu le temps de me détourner, comprenant à temps qu’il visait ma bouche, mais j’ai tout de même eu droit à un baiser à la commissure des lèvres, ce qui m’était insupportable. Pour qui se prenait-il, à la fin ? Hugo était encore dans notre champ de vision ; en se retournant, il aurait pu nous voir !
    
    Et ce n’était même pas la question…
    
    Nous nous sommes mis en route sans plus d’histoires (car je n’ai, évidemment, protesté que très mollement devant son audace), mais Nabil s’est arrêté sur un parking désert un peu avant d’arriver.
    
    — Qu’est-ce que tu fais ? lui ai-je demandé, inquiète.
    
    — Tu ne vas pas aller travailler comme ça ! m’a-t-il répondu en cherchant quelque chose sur la plage arrière.
    
    J’ai pris une seconde pour analyser ma tenue : jean et pull en laine. Rien de moins sexy, je l’avais d’ailleurs étudiée pour ça. Malheureusement, Nabil semblait encore plus prévoyant que moi…
    
    — J’ai emprunté ça à ma copine ; je me doutais que tu n’aurais pas choisi quelque chose d’approprié, m’a-t-il annoncé ...
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