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Une rencontre improbable
Datte: 29/08/2019, Catégories: fh, jeunes, complexe, campagne, amour, nopéné, nonéro, contes, Auteur: Diablocor, Source: Revebebe
... les jambes. Le chant des pinsons et des rossignols accompagnait cette belle matinée d’été. Il ne pensait plus à rien, il était bien. Il continua ainsi un long moment à marcher, fleur à la bouche, écoutant chaque bruit de cette nature qui s’éveillait. Il était avide de beauté, cette beauté qui pour l’instant lui faisait tellement défaut et lui valait tant de moqueries. Chemin faisant, il vit au loin quelques moutons et tout guilleret qu’il était aujourd’hui, il s’enquit d’aller à leur rencontre. Il entendit le tintement d’une cloche. Puis l’appel du berger qui regroupait très certainement les quelques bêtes qui paissaient un peu trop loin à son goût. C’était un vieux berger, buriné par le soleil et les vents, pipe au bec, dont les rides inspiraient une profonde sagesse. Une cape était posée sur ses frêles épaules, recouvrant un dos voûté, peut-être même était-il bossu. À la vue de Loïc, un large sourire dénuda ses dents clairsemées. — Bonjour mon gars, lui dit-il. Que fais-tu ici de si bon matin ? Loïc lui rendit son sourire et pensa que c’était bien la première fois que son physique ingrat ne repoussait pas son interlocuteur. Il en fut aussi troublé qu’heureux. — Parfaitement bien mon bon Monsieur, lui répondit-il. Et ainsi commença la plus longue et sympathique discussion que Loïc n’avait jamais eue à part sa mère. Ils partagèrent le pain qu’il avait pris soin de prendre avant de partir, le vieux berger tailla des rondelles de saucisson et emplit une ...
... tasse de bon lait frais de brebis fraîchement traites d’il y avait une heure à peine.« Un vrai festin ! » se dit le jeune garçon. Ce n’était pas tant pour les victuailles, qui en soit demeuraient, somme toute très simples ; non, c’était surtout pour la bonne compagnie et le sentiment de bien-être qui en ressortait. Il avait enfin trouvé un homme qui le traitait en égal. Le berger, au fil des échanges, discerna en son jeune convive, un garçon tout à fait digne de pouvoir lui succéder. — Mon garçon, que dirais-tu d’avoir à t’occuper de mon troupeau ? Loïc le regarda, surpris de cette question si inattendue, ses yeux déjà si grands au demeurant qui là, prenaient du coup une toute autre dimension. — Moi, reprendre votre troupeau, Monsieur, est-ce bien là ce que vous me proposez ? — Oui, dit le vieux berger ; tu sais, je n’étais guère plus vieux que toi quand j’ai commencé et là, je suis bien âgé, je n’ai plus la force de mes vingt ans. C’est une lourde responsabilité, mais c’est un bonheur de chaque instant. Tu verras, si tu acceptes mon offre, ta vie en sera changée je te le prédis. Le jeune homme le regarda, cette fois, avec insistance et intérêt. Son cerveau était en ébullition. Sûrement une opportunité comme celle-là ne se reproduirait pas deux fois. Il demanda cependant un temps de réflexion au vieux monsieur, histoire de se remettre les idées dans le bon sens. Il le remercia de son hospitalité improvisée et reprit sa balade. Il marcha le sourire aux lèvres, ...