Les mains d'Estelle
Datte: 25/08/2019,
Catégories:
ff,
fbi,
jeunes,
init,
ecriv_f,
Auteur: Luna, Source: Revebebe
... confiai à Isabelle, qui proposa de jouer les entremetteuses. Ce que je lui interdis bien sûr formellement. De toute façon, la chance n’allait pas tarder à jouer en ma faveur.
Arriva donc ce jour où, le métro étant en panne, je dus prendre le bus. La ligne le remplaçant étant généralement bondée dans ce genre de situation, surtout en fin d’après-midi, je décidais de ruser, et de tenter un détour. Grand bien m’en prit puisque, une fois la foule ayant disparu de l’arrêt dans un véhicule qui tenait plus de la boîte à sardines que des transports en commun, je me retrouvais seule avec, ô miracle, la dame de mes pensées. Un silence, que je trouvai vite pesant, s’installa alors qu’elle continuait sa lecture, ne s’étant pas rendu compte de ma présence, et je m’efforçais de me donner contenance et d’éviter de la dévorer des yeux, de peur qu’elle ne tourne la tête et ne s’en rende compte. Ce n’est que lorsque le bus arriva enfin, après de longues minutes, qu’elle se rendit compte que j’étais là.
— Oh, salut, je t’avais pas vue, désolée. Je savais pas que tu prenais ce bus.
— Euh… ben, normalement je prends le métro, mais là je voulais pas monter dans ce truc plein à craquer qui est passé tout à l’heure, alors je fais ...
... un petit détour.
Sur ces quelques mots sans prétention, la conversation était lancée, et elle se poursuivit durant tout le trajet. Assise à côté d’Estelle, je n’avais d’autre choix que de me tourner vers elle, mon genou effleurant sa cuisse, et de la regarder pour discuter, ce dont je profitais pleinement. Toute à notre discussion, elle en oublia son arrêt, et descendit donc avec moi, un peu plus loin. Je lui proposai de l’accompagner. Elle me proposa de prendre un café. Mon estomac se noua soudain, alors que les souvenirs de mes fantasmes me revenaient à l’esprit. Ne sachant quoi espérer, j’acceptai avec un grand sourire, croisant les doigts pour qu’elle ne voie pas la couleur que je sentais me monter aux joues.
Les heures qui suivirent me montrèrent que mon imagination, aussi peu expérimentée qu’elle ait pu être, avait vu juste sur bien des points, mais aussi qu’il y avait certaines choses qu’il me fallait vivre pour pouvoir les mesurer pleinement. Les mois qui suivirent me montrèrent qu’Isabelle avait vu juste, et que mes craintes n’étaient pas justifiées : cette sensualité que mon amie avait éveillée en moi était bien la mienne. Comment avoir le moindre doute, avec la main d’Estelle serrant la mienne ?