1. 1968 : une révolution puissance X (5)


    Datte: 25/08/2019, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: blueyes, Source: Xstory

    Puisqu’ils s’étaient pliés aux exigences de Sandrine, cette dernière ne pouvait qu’accepter de les rejoindre au salon.
    
    Elle hésita à exiger qu’on la ramène. Mais Juju était en train de rouler un joint. Les deux hommes n’étaient pas en état de conduire. Et Jimmy la rassura :
    
    — Il y a plusieurs chambres. Tu pourras dormir tranquillement. Personne ne t’importunera.
    
    Elle s’attendait à une réunion de pervers. Elle se méfiait tout particulièrement de Juju. A n’en pas douter, un obsédé sexuel de la pire espèce. Et à sa grande surprise, l’homme se révéla posé et révérencieux, l’accueil bienveillant, la nonchalance ambiante contagieuse. Même Marianne évitait de la taquiner.
    
    Certes, des effluves sexuels flottaient dans l’air, tel un sous-texte implicite à cette insouciance. Mais les débauchés étaient passés sous la douche et le soin de corps adoucissait le parfum de scandale. Marianne, nue sous un ample tee-shirt blanc, emprunté à Juju, dissimulait l’essentiel. Juju était drapé dans une élégante tunique indienne bleu turquoise.
    
    Sandrine s’assit à côté de Jimmy, sur le canapé recouvert de tissus bariolés, le corps raide et l’esprit emprunté par un trouble inconfortable : ses fesses siégeaient exactement où, peu avant, présidait la partouze endiablée. Une table basse en bois norvégien la séparait de Juju et de Marianne confortablement vautrés sur de larges coussins de sol. Une platine, quelque part, diffusait une pop électrique parfaitement déconstruite. Des sonorités ...
    ... bizarres, discordantes.
    
    Elle ne peut pas dire qu’elle apprécie :
    
    — Heu, c’est quoi ce truc que vous écoutez ?
    
    — Un tout nouveau groupe, Pink Floyd. The Piper at the Gates of Dawn. C’est génial, non ?
    
    — Franchement, je n’y comprends rien à cette musique.
    
    — Quand tu auras fumé, tu comprendras tout... Et plus encore.
    
    Premier moment de basculement quand Sandrine accepta de tirer sur le joint. Elle se fit prier...
    
    — Essaie. Pour ne pas mourir idiote.
    
    — Je suis médecin, Sandrine, et je te garantis qu’à petite dose, c’est sans danger pour la santé.
    
    — Ça rend juste heureux.
    
    ... Mais céda à la curiosité...
    
    Toute la pression envolée. Une acuité des sens phénoménale. Et de si bizarres associations d’idées. Sous l’effet d’une lucidité incongrue, Sandrine appréhendait maintenant dans les propos de ses compagnons des connotations improbables, des consonances fantasques et elle se mêla sans réserve à la joute verbale, rebondissant aisément sur des tremplins sémantiques renversants de drôleries. Un échange du coq à l’âne, mais à l’unisson d’une complicité insouciante. Sans juge et sans contrôle. Avait-elle déjà autant ri ? Détendue comme jamais, plus d’arrière-pensées, de calcul, la tête posée sur l’épaule de Jimmy tout simplement parce que cette promiscuité enjouée participe de l’euphorie...
    
    ... Elle avait perdu toute notion du temps. A mesure que la nuit progressait, le relâchement se rapprocha du silence. Les discussions s’éteignirent au profit de l’espace ...
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