1. Danse macabre


    Datte: 24/08/2019, Catégories: grp, jeunes, inconnu, copains, fépilée, campagne, boitenuit, danser, cérébral, revede, Auteur: SophieF., Source: Revebebe

    ... cafard.
    
    — Bien sûr, Jean-Luc, bien sûr. Toi aussi ?
    
    Lui aussi. Il a une table, dans un coin. La musique est assourdissante. De temps en temps, je me trémousse sur la piste. Les garçons attendent les slows, qui ne vont pas tarder ; on vient ici pour frotter, alors on frotte. La paluche de Jean-Luc sur mes fesses. Je finirai peut-être la nuit avec lui. Mais non, il embrasse, sur la bouche, une autre fille. Tant pis. Tiens, Jérémy ! Toujours aussi mignon, et timide aussi.
    
    — Sophie tu es adorable, Sophie je t’aime toujours, je m’ennuie tellement sans toi.
    
    Fallait pas redoubler ta terminale, Jérémy, tu serais à Clermont avec moi.
    
    — C’est gentil, ce que tu me dis là, Jérémy.
    — Tu veux bien danser, et on sortira un peu, tout à l’heure, toi et moi ?
    
    Tu prends de l’audace, Jérémy.
    
    — Il fait froid, dehors !
    
    Si seulement tu me disais que tu sauras bien me réchauffer, mais non, tu fais une mine de chien battu, je n’aime pas les chiens battus. C’est pourtant vrai qu’il fait froid, ce courant d’air glacé quand la porte s’ouvre ! Tiens, des squelettes ! Six. Non, encore deux. Les derniers sont des filles. Minijupes noires, ornées des os du bassin, bas noirs avec, dessinés en blanc eux aussi, les fémurs et les tibias. Masques de têtes de mort. Les garçons aussi, têtes de mort mais collants noirs, les os du bassin en blanc, bien sûr, et les masques prolongés par un tissu sur lequel figurent les cages thoraciques. L’un d’eux invite Camille :
    
    — Une petite danse ...
    ... macabre, Mademoiselle ?
    
    La vie est un songe. Romain est triste parce que Camille a suivi le squelette.
    
    — Du moment que ce n’est pas un slow, lui a dit Julien.
    
    En effet, ça gambade sur la piste. Mais ça devient un slow et les lumières se font rares, Camille est dans les bras du squelette, Romain cherche à voir et ne voit rien. Les danses macabres conduisent en enfer. Jérémy boit, lui aussi. Camille revient ; elle est très rouge. Elle remet ses seins en place, une main tenant le bas du bonnet, par-dessus son corsage, un doigt en haut du sein droit, puis du gauche, sous le corsage, dans le décolleté. Après quoi, les mains sur sa jupe, elle se contorsionne pour que sa culotte retrouve sa place normale.
    
    — Ce con a voulu me violer !
    
    Alors c’est moi qu’il invite, le con, simplement en ouvrant les bras. Il rit, du rire éternel de ses trente-deux dents. Pour frotter, il frotte ! Sa bite va crever le nylon du collant. Quelle idée, aussi, de mettre un collant, pour un garçon ! Les filles ont mis des bas, pour avoir le bas-ventre libre. Le mien est humide, humide et chaud. Le squelette a passé une main sous ma minijupe. Il a relevé le bas de son masque ; sous les dents du mort, il y a des lèvres qui cherchent les miennes et qui les trouvent.
    
    Une mijaurée vient de se séparer de son squelette en lui criant, indignée, qu’elle ne veut pas être tripotée. Il en rit, et vient se coller contre mon dos, les mains sous mon soutien-gorge, sans penser qu’il maltraite les pointes de mes ...