La rencontre - Histoires de Sexe

La rencontre

... rangèrent les sacs sous la tente. Quand ils se présentèrent dans la grande salle, il y avait déjà des mariniers attablés. Maurice commençait le service. Fifine sortit de sa cuisine :

— Alors, c’est vous les campeurs. Le Maurice y dit que vous voulez pension complète. Cent cinquante pour les deux, le matin, le midi, le soir mais faudra manger c’qu’on vous donne et pas faire les difficiles. C’est-y d’accord ?
— Merci Madame, pas de souci. Faut-il payer de suite ? demanda Michel.
— Pas de Madame ici, moi c’est Fifine, le Maurice vous connaissez déjà. L’autre, là bas, c’est Marcel. Pour payer, c’est quand vous partirez. Combien de temps vous restez ?
— Au moins la semaine, répondit Martial en pinçant Michel pour qu’il la boucle.
— C’est pour les provisions. Y’en arrive tous les jours cette année, des vacanciers ! Faut prévoir ! Installez-vous, le Marcel va vous servir.

L’accueil était franc, chaleureux, les tarifs plus que raisonnables. Ils avaient dû lui taper dans l’œil,à moins que ce soit dans celui de Maurice, rêva Martial. Michel, en plaisantant, fit remarquer à son copain qu’il en prenait bien à son aise, qu’il aurait pu lui demander son avis mais il était d’accord, le coin lui plaisait. Ils n’iraient pas à Lyon et visiteraient la région.

Ils avaient faim et firent honneur au repas qui leur fut servi. C’était plantureux ! Le menu se composait d’une assiette de charcuteries en entrée, du lapin en sauce accompagné de pommes de terre, un grand bol de fromage ...

... blanc, une part de tarte aux prunes en dessert. Un pichet de vin accompagnait le tout. Michel était repu. Il s’adressa à Marcel :

— Si c’est à tous les repas comme ça, on va plus rentrer dans nos fringues !
— Ben, vous avez des vélos, faudra vous dépenser.
— Tu connais la région ?
— Oui, un peu.
— Tu pourrais nous guider ?
— Pas facile, j’ai pas beaucoup le temps. On peut s’arranger avec Maurice. Si vous nous donnez un coup de main, la Fifine, elle voudra bien. Faut toujours au moins un de nous deux ici. J’pourrai venir avec toi et Maurice avec ton copain, t’en penses quoi ?

Marcel avait débité son discours d’une traite, les yeux baissés comme s’il avait quelque chose à se reprocher. Michel n’était pas dupe. Le jeune homme l’avait dévoré des yeux pendant tout le service. Il en était ému et avant de répondre, il posa sa main sur celle de Marcel et le regarda en souriant :

— Que du bien, Marcel, que du bien. On va mettre ça au point, n’est-ce pas Martial ? Et ton copain, il serait d’accord ?
— J’sais pas. J’vais l’y dire. Dans une heure, c’est notre pause. On vous rejoint dans le pré ?

Marcel courut dans la cuisine. Martial raillait son ami :

— Eh ben, toi alors, t’es un rapide ! T’emballes un mec en moins de deux ! Il te plaît tant qu’ça ?
— D’abord, j’ai posé les jalons pour toi aussi. Je dois avouer qu’il est séduisant et puis je le sens fragile…
— Toujours aussi sensible toi, il te faut d’la romance !
— En tous cas, ces deux-là, sûr qu’on va pouvoir en ...