La rencontre
Datte: 23/08/2019,
Catégories:
hhh,
copains,
vacances,
bain,
bateau,
amour,
cérébral,
hsodo,
historique,
Auteur: Claude71, Source: Revebebe
Août arriva et on attendait davantage de vacanciers. C’était bon pour les affaires. Un matin, vers onze heures, Maurice vit arriver deux jeunes hommes tirant des vélos lourdement chargés. Ils lui demandèrent :
— Est-ce qu’on peut camper ici ?
— Oui, dans le champ derrière. C’est gratuit si vous prenez un repas à la guinguette. Vous pouvez utiliser les chiottes dans le fond du jardin. Y’a une pompe pour l’eau et pour s’laver. C’est pas le luxe mais c’est pas cher.
— Ça nous tente bien, c’est combien les repas ?
— Cent francs pour le matin, le midi, le soir, cinquante pour le midi. Z’êtes deux, la Fifine peut vous faire un prix si vous y tapez dans l’œil. Faut pas trop y compter quand même !
Martial et Michel se concertèrent. Ça faisait moins cher qu’à Boulogne. Ils en avaient marre de manger du pain et du fromage depuis deux jours. Ils passeraient un jour ou deux ici avant de continuer, comme prévu, sur Lyon. Martial interrogea Maurice :
— C’est toi qui décides ou faut voir la patronne ?
— Fifine m’ fait confiance ! J’vais y demander quand même mais vous pouvez vous installer.
Maurice fit un portrait si élogieux des deux jeunes gens que Fifine ne put pas refuser. Ils n’avaient pas discuté les prix. Ils étaient sérieux. Surtout, Maurice se sentait attiré par Martial. Un gars solide, viril, il aimait ça. Fallait p’têt pas rêver. C’était deux copains, pas forcément des pédales. Z’en avaient pas l’air. Si c’en étaient, ils risquaient d’être ensemble. On ...
... verrait bien…
Michel et Martial avaient trouvé le pré. Ils choisirent un emplacement à l’ombre, pas trop éloigné de la guinguette. Tout en montant la tente, ils discutaient :
— Il a l’air sympa le gars, dit Michel.
— Oui, et pas que sympa. Pas mal foutu aussi, mais il cause bizarrement.
— C’est les tournures d’ici. Ils remplacent souvent « le » par « y » mais sinon c’est du français comme le nôtre.
— J’sais bien, te fous pas de ma gueule, en plus !
— Je plaisante, prends pas la mouche. Et alors, il t’intéresse le beau bourguignon ?
— Pas déplaisant, assez fin mais viril. T’en penses quoi toi ?
— Moi, je dis que, si il te fait envie, faut pas te déranger pour moi. Je ne suis pas jaloux.
— Oui, mais on avait prévu de s’éclater tous les deux. Pour une fois qu’on peut baiser sans contraintes !
— Et qui te dit que je ne vais pas m’en trouver, des mecs ? Passe ton envie ! On aura bien d’autres moments à nous.
— T’es sympa, mais je sais pas s’il aime les mecs.
— Tu veux pas non plus que je fasse les présentations. T’es grand, tu peux te débrouiller tout seul !
— Pour la tente, on fait comment ?
— Ben ça mon pote, faudra vous trouver un endroit ! J’vais pas me les geler pendant que vous baisez ! Tenir la chandelle, peut-être ?
— Charrie pas. Il doit bien connaître un coin pour faire ça. J’verrai avec lui.
— Te monte pas trop vite, y’a rien de fait. On va déjà aller voir la gueule de la patronne. Peut-être qu’elle le couve, son oisillon.
Ils attachèrent les vélos, ...