1. Une année pas comme les autres


    Datte: 20/08/2019, Catégories: fh, hplusag, Oral 69, pénétratio, fsodo, confession, Auteur: Zahi, Source: Revebebe

    À côté de chez moi, il y a un petit parc dans lequel je viens me changer les idées quand je me sens las de la maison, de la télé, du bar-tabac. C’est un joli coin de nature, piqué dans le tumulte de la ville, où je peux passer des heures sans croiser la moindre personne. On dirait un brin d’épinard qui aurait échappé de justesse à sa transformation en frite par l’appétit des promoteurs immobiliers.
    
    Cet après-midi d’octobre semble s’écouler tranquillement, en ronronnant, comme un petit ruisseau de campagne. Depuis une demi-heure, je tourne au hasard dans le parc, l’anorak fermé, les mains gelées, en croquant des cacahuètes pralines. Les feuilles de chêne arrachées par le vent couvrent les sentiers qui traversent le parc, d’une couche dorée que viennent incendier, délicatement, de belles éclaircies de soleil. Des feuilles mortes craquent sous mes pieds, des oiseaux pépient par moments puis se taisent longuement.
    
    Le soleil décline et vire agréablement vers un rouge intense et apaisant, quand je vois avancer vers moi une silhouette. J’ai un petit doute, car je reconnais la forme et la démarche légèrement chaloupée. Puis tout s’éclaircit d’un coup, c’est bien elle.
    
    — Qu’est-ce que tu fais ici ? lui dis-je.
    — Je te cherchais, dit-elle en baissant les yeux.
    — Ah !
    — Je veux te parler.
    — Je m’en doute.
    
    Nous déambulons dans le parc en parlant de plusieurs choses qui la concernent, puis nous nous asseyons sur un banc. Le soleil se couche, les lanternes s’allument, ...
    ... elle fume deux cigarettes. Elle m’apparaît légèrement fébrile, un peu sur les nerfs.
    
    — Tu veux voir où j’habite ?
    — Eh, pourquoi pas ?
    
    Nous sortons du parc et entrons dans le métro. Elle habite un faubourg du nord de la ville, dans les quartiers populaires, près des lignes du chemin de fer qui sortent du ventre de la gare, passent sous une série de ponts, se prolongent à perte de vue dans des terrains vagues et vaporeux. Nousdédalons à travers un réseau compliqué de rues couvertes de givre. Un jeune noir cache sa tête sous une capuche. Une vieille emmitouflée dans des couches de cachemire avance en serrant les murs pour ne pas glisser. Nous nous arrêtons devant un vieil immeuble à la façade grisâtre et écaillée. La porte est ouverte. Le hall franchi, nous prenons un petit ascenseur où nous devons nous serrer jusqu’au sixième et dernier étage, puis elle ouvre la porte qui grince, et me laisse entrer en premier.
    
    — Voilà, c’est ici.
    
    J’avance de quelques pas dans la pénombre, puis elle répand la lumière. Un petit espace, deux canapés vétustes, jaune sur gris, une kitchenette à gauche. Devant, une porte fermée, une fenêtre sur rue. La vie à minima.
    
    — Je te sers à boire ? dit-elle.
    — Oui.
    
    Elle enlève son écharpe et sa veste capitonnée, les dépose sur un canapé, libère une épingle de ses cheveux qui tombent sur ses épaules, alors que je contemple silencieusement sa beauté divine. Il y a une petite table à côté de la kitchenette, je m’assois sur une chaise tandis ...
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