1. Déplacement au chaud


    Datte: 19/08/2019, Catégories: extracon, fh, hotel, Auteur: An pire, Source: Revebebe

    Fin d’une journée de prestation en clientèle à l’autre bout du monde. Je rentre directement à ma chambre pour me mettre à l’aise avant de descendre profiter du climat antillais au bar du complexe hôtelier. Tel un vaisseau amiral, le bâtiment dans lequel je suis hébergé semble dominer son environnement et mettre en confiance chacun de ses visiteurs. L’ensemble, derrière un premier aspect moderne, a subi les assauts des tempêtes tropicales et autres ouragans que nous ne suivons que par écrans interposés.
    
    Il pleut tous les jours en ce début de mois de juin, mais tout a miraculeusement séché quelques minutes après la fin de l’averse. Je finirais par m’habituer si je devais choisir un jour de m’installer sur une de ces îles. Qui sait ? Mais pour l’heure, ma femme et mes enfants me retiennent en métropole ; mon avion décolle demain soir.
    
    Une douche et me voici frais et dispo pour passer un moment le plus agréable possible au bar. Frais… il faut le dire vite, comme l’effet de fraîcheur disparaît dès la sortie de la chambre et la perte de la protection que crée la climatisation asthmatique de la chambre. La moiteur reprend ses droits au bout de quelques pas.
    
    Des animations sont en place ; un groupe se produit. Je retrouve les visages rencontrés depuis une semaine ici et je me dirige vers le zinc où tous sont serrés comme des sardines. Une blonde aux cheveux ondulés attire mon attention au milieu des commerciaux clairement affichés en costard-cravate. Je m’approche du bar ...
    ... à côté d’elle, comme c’est le seul emplacement disponible pour aborder le bar. Le garçon vient tout de suite vers moi pour prendre ma commande. Je suis presque gêné comme je viens d’arriver alors que toutes ces personnes attendaient… Je me tourne vers la blonde à qui je fais maintenant face et lui demande, comme par courtoisie, ce qu’elle prend. Elle me répond du nom d’un apéritif alcoolisé et je passe sa commande avec la mienne : un apéritif sans alcool pour être certain de garder le contrôle de toute situation… J’offre les deux boissons ; la charmante personne me gratifie d’un grand sourire et nous trinquons.
    
    Un détail m’échappe déjà, je ne l’ai pas saisi, mais je sens que la soirée ne va pas être ordinaire. Nous nous installons de part et d’autre d’un guéridon et sirotons nos boissons à base de noix de coco pendant les animations de la chaîne de l’hôtel. Tous ne se valent pas. Nous commençons à discuter. Andréa est directrice commerciale d’une société internationale de produits laitiers. C’est bien ma chance de tomber sur une commerciale au milieu de tous ces commerciaux ! Je passe outre : je n’ai rien à acheter, rien à vendre. Enfin, c’est ce que pensais…
    
    L’ambiance des animations décline un peu et le volume augmente ; nous en profitons pour nous écarter sur la terrasse et discuter, nous présenter : nous sommes l’un et l’autre en déplacement professionnel à sept mille kilomètres de chez nous et vivons depuis une dizaine de jours en solitaires au milieu d’une foule ...
«1234...»