1. J'ai deux amouurrs...


    Datte: 17/08/2019, Catégories: fh, asie, nopéné, exercice, Auteur: Nono, Source: Revebebe

    ... d’essoufflement, presque sereine. Me montrait-elle qu’elle était obéissante ou au contraire qu’elle maîtrisait mes assauts ?
    
    Peut-être que j’étais son maître à ce moment-là, mais je ne l’affirmerais pas, oh non ! Qui, d’elle ou de moi, a décidé de prendre cette départementale déserte, long ruban presque rectiligne ? Je ne saurais dire. Dès cet instant, je n’ai plus quitté la route des yeux une seule seconde, seules mes mains cherchaient à découvrir l’indomptable maîtresse tandis que défilaient les kilomètres et que montait l’aiguille au compteur.
    
    Tandis qu’elle… alors elle !
    
    Une fois, deux fois, dix fois, elle s’est laissée aller à des gémissements, des crissements, des hurlements sans une fois s’essouffler, sans se plaindre. Au contraire !
    
    Une fois, deux fois, dix fois, elle s’est dressée, majestueuse, comme un cheval qui chercherait à désarçonner son cavalier, me masquant la route, le compteur, tout ce qui aurait pu me rassurer, me laissant frissonner de peur et de plaisir… Puis, sans que je sache si c’était de mon fait ou du sien, elle se faisait l’instant d’après amante langoureuse, décrivant des arabesques obsédantes, lancinantes au rythme de mes doigts.
    
    Elle réagissait à mes caresses au quart de tour, mais je restais humble face à tant d’impétuosité. Ce n’était pas possible, ça ne pouvait pas être moi qui dirigeais ce ballet, sensuel ou sauvage selon l’instant. Pire, j’ai sombré sous le charme, perdu toute fierté et je m’en suis remis à sa volonté. Je ...
    ... n’aspirais plus qu’à me laisser entraîner dans ce tourbillon de plaisir.
    
    Je pourrais vous dire en détail ce qu’elle m’a offert, ce que j’ai ressenti, mais jamais je ne pourrai dépeindre les émotions, la sensation d’ivresse et de liberté qu’on ressent alors qu’on traverse la campagne du Vexin en jouissant à près de deux cents à l’heure. Messieurs de la maréchaussée, pardon !
    
    J’avais appelé Francis, il nous attendait sur le pas de la porte. Quand il a vu mon regard, il a compris qu’il ne pourrait jamais me raisonner.
    
    Il m’a souri. Il aurait pu me juger, me prendre à part et me secouer.
    
    « Qu’est-ce que t’as foutu ? Tu vois bien qu’elle n’est pas de notre monde. Tu sais bien que tu ne pourras jamais l’entretenir ! Tu te rends pas compte, c’est du haut de gamme, ça, t’es fada ou quoi ? »
    
    Non, rien de ça. Il m’a souri, comme complice.
    
    Pour tout dire, je crois qu’il avait découvert ma nouvelle passion avant même que je ne lui aie dit quoi que ce soit.
    
    Mes silences, peut-être, trahissaient le secret que je tentais de garder le plus longtemps possible. Mais je crois qu’un élément, un seul, a suffi à me trahir totalement.
    
    Un poster, un simple poster que j’avais acheté quelques jours plus tôt. Je sais, ça a l’air désuet, mais j’ai craqué, comme je le faisais à l’adolescence.
    
    C’est que, même en photo, les égéries du Soleil Levant me fascinent.
    
    Et celle-ci encore plus.
    
    Quelle ressemblance ! À peine voilée par des tulles de soie diaphane, la douce diablesse ...
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