J'ai deux amouurrs...
Datte: 17/08/2019,
Catégories:
fh,
asie,
nopéné,
exercice,
Auteur: Nono, Source: Revebebe
... rend dingue, alors il faut que je bouge.
J’enfourche mon vélo, au moins c’est la décharge d’énergie assurée. Nous voilà fin mai et c’est la première journée de beau temps, je veux en profiter.
Et, du coup, laisser Christine se reposer.
Quelques rares promeneurs arpentent les allées du Relais de la Chasse, où j’aime venir me défouler. Mais il n’y a pas d’autre vététiste pour m’aider à évacuer l’énergie qui me reste. Je me fais une raison et mouline, sans entrain, sans cesser de penser à Christine.
Elle ne pouvait que s’appeler Christine. C’était comme une évidence, comme une exigence.
Francis, quand je la lui ai présentée hier, m’a même dit, en aparté :
— Christine ? Tu n’as pas assez souffert avec la première…
— C’est du passé !
C’est vrai que c’est du passé, mais il avait raison. Il avait insisté.
— N’empêche, moi, ce prénom, ça me rappelle toujours ce film avec une voiture qui devient le diable, tu te souviens ?
Si je me souviens ? Un film de John Carpenter, début des années ’80, d’après un livre de Stephen King ! Christine était une superbe mais diabolique Plymouth. Comment ne pas se souvenir de ce magnifique démon ?
Francis ne pouvait pas savoir qu’il était si près de la vérité.
Il ne pouvait pas savoir non plus que c’est en venant lui présenter Christine que j’ai définitivement abandonné mon âme.
Tout en pédalant, je revois notre sortie du magasin, mes premières minutes avec Elle.
Moi qui suis tendre comme personne, moi qui ...
... sais qu’il est bon de démarrer en douceur, je l’ai serrée d’emblée contre moi, avec une audace que je ne me connaissais pas.
Je n’aurais jamais fait ça avec aucune autre, je ne sais pas ce qui m’a pris ! Je crois que c’est le cuir qui l’habillait qui m’a tourné les sens, ça a été le déclic ! Un cuir, dont la texture m’était inconnue jusqu’alors, collé à ses formes comme une seconde peau. Je ne suis pas fétichiste mais là, sur le trottoir, ignorant la foule qui m’entourait, j’avais effleuré, caressé et aimé cette peau animale où couvait le feu. Là, j’ai su qu’elle était le diable, qu’elle avait envoûté mon âme et plus encore, à jamais.
Il était temps de partir, je me contrôlais de moins en moins. Nous avons traversé le parc de stationnement, j’ai mis le moteur en route et, au sortir du parking, nous ne faisions déjà plus qu’un, corps et âme confondus, lubriques, bouillant d’impatience. Oh, les regards réprobateurs des passants honnêtes !
L’obscène bête à deux dos traversait Pontoise, en route vers une débauche inéluctable, tout en roulant de plus en plus vite. C’était folie, mais pas pour Satan et son esclave.
Deux allers simples pour la géhenne, étape à l’empyrée. Ou l’inverse.
J’ai un peu honte de mon manque de retenue. À hauteur des dernières maisons de la ville, lorsque j’ai serré mes cuisses un peu plus autour de ses flancs déjà chauds, j’ai joui très rapidement, dans un spasme unique et long. Christine était brûlante mais ne manifestait aucun signe ...