1. J'ai deux amouurrs...


    Datte: 17/08/2019, Catégories: fh, asie, nopéné, exercice, Auteur: Nono, Source: Revebebe

    ... sais fichtre rien.
    
    Beauté froide et tellement attirante, elle semble n’attendre personne. Un dernier pas vers elle, je défaille presque, ma voix déraille, mais je me ressaisis et, moi que l’on sait timide, voilà que j’ose l’aborder et mes regards en cet instant valent tous les compliments du monde.
    
    Je le confesse : qu’elle ait une âme est le moindre de mes soucis, à cet instant. À un mètre d’elle, je la déshabille du regard, l’ausculte même. J’ai beau chercher, comme je l’ai fait à distance des jours durant, je ne trouve aucun défaut sur cette sculpture parfaite.
    
    Me croirez-vous si je vous dis que ce n’est que sur le trottoir que j’ai entendu le son de sa voix ? De toute façon, il y avait trop de musique à l’intérieur pour échanger plus. Une fois dehors, elle a définitivement fini de m’ensorceler.
    
    C’est simple : elle n’a pas parlé, elle a chanté, et je ne me souviens pas des mots, je crois qu’ils n’étaient que musique. Une sonorité à la fois profonde et cuivrée, rocailleuse et mélodieuse, je vous le dis, elle n’est pas comme nous. Peut-être Marianne Faithfull ou Janis Joplin pourraient l’égaler… Définitivement, je déraisonne.
    
    Vous l’aurez compris, mon jugement était altéré. C’était décidé, personne ne pourrait me faire croire que je faisais une folie, qu’elle était trop bien pour moi. Elle serait mienne.
    
    - o -
    
    Et ce que j’ai vécu cette nuit me prouve que j’ai eu raison !
    
    Oh, n’allez pas croire que je m’arrête à cette chevauchée fantastique (je trouve ...
    ... presque irrespectueux d’en parler ainsi, mais il y avait de ça…) ! Non ! Cette beauté ténébreuse n’est pas l’aventure d’une nuit. Elle et moi, on va faire un sacré bout de chemin ensemble, c’est déjà certain.
    
    - o -
    
    Je pose ma tasse dans l’évier. J’ai envie d’aller la rejoindre.
    
    « Mais non, allons, laisse-la un peu tranquille », me dis-je à moi-même.
    
    Malgré tout, j’ai quand même entrouvert la porte.
    
    Qu’elle est belle ! Mon dieu qu’elle est belle ! Fougueuse hier, elle n’est plus à cet instant qu’un félin endormi. Il me semble même que je l’entends ronronner.
    
    Allons, tu divagues encore !
    
    Tel que je le connais, Francis me dirait que rien que de la voir ainsi, ça le fait bander ! Comme d’habitude, il bande pour un rien, mais c’est une réaction somme toute normale, non ? Pourtant, là, rien n’apparaît de ses formes car, amoureusement, j’ai remonté sur elle le drap qui avait glissé. Comme si je craignais qu’une poussière ou le froid n’altère sa beauté. Et finalement, c’est peut-être encore plus excitant de me remémorer ses courbes que je devine, sous le tissu, sans les voir, des courbes que je connais déjà par cœur.
    
    Non, moi je ne bande pas. Mais je dois avouer une petite excitation révélatrice… Quand même !
    
    Mais je me fais violence et m’éloigne en silence
    
    Tout en briguant, patience, d’autres moments intenses !
    
    (« Oh là là, me dis-je, si tu te mets à parler en hémistiches, c’est que la manie te guette, il faut que tu ripes ! »)
    
    C’est vrai, elle me ...
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