1. Robe noire, chaussures rouges


    Datte: 09/03/2018, Catégories: fh, inconnu, caférestau, Oral pénétratio, coupfoudr, occasion, Auteur: Petit bouquet, Source: Revebebe

    ... la monnaie, il me balance :
    
    — Beau brin d’femme que vous avez là.
    
    Je n’ai pas envie de le contredire.
    
    Je sors du bar et me dirige vers ma voiture. Me revient la remarque d’Isabelle :« Allez dans un parc et marchez pieds nus sur le gazon ». Sa voix résonne encore dans ma tête. Je ne sais même pas où se trouve le parc le plus proche. Il me semble qu’il y en a là-bas, un peu plus loin. Sans être sûr de moi, je m’y dirige à l’aveuglette.
    
    En passant les grilles du parc, je souris benoîtement. Depuis combien de temps ne suis-je pas entré dans un tel endroit ? Impossible de m’en rappeler. Je devais être encore un gosse. Je repère un banc libre sous un arbre – je suis incapable d’en reconnaître l’espèce. Je l’investis. Et je regarde passer les gens. Le petit vieux qui promène son chien. Cette jeune maman qui se balade avec son nouveau-né. Tant de choses auxquelles je n’ai porté aucune attention durant des années. Diablement trop longtemps.
    
    Je repense à cette curieuse entrevue avec Isabelle. Elle me laisse un drôle de goût – amer ? – en bouche. Je suis dans ce parc alors que je n’en ai pas une réelle envie. Je suis comme poussé par une volonté qui n’est pas la mienne. Les quelques minutes passées ensemble m’ont à la fois paru une éternité et à la fois une milliseconde. Je me suis confié à elle ! En même temps, je ne lui ai presque rien dit de ma vie privée, mis à part que je n’en ai pas.
    
    Et je pense aussi à cette chanson que Philippe m’a fait découvrir, la semaine ...
    ... dernière. Il n’écoute que de la chanson française alors que je suis plutôt « rock ». C’était quoi déjà ? Un truc avec des inconnues que l’on croise en rue. Oui, voilà :
    
    Philippe m’a expliqué que la version que j’ai écoutée était de Maxime Le Forestier mais, au départ, c’est une chanson de Brassens. Elle m’avait profondément ému. Combien de fois n’ai-je pas songé, en croisant une femme en rue,« Comme ce doit être bon d’être dans ses bras ! » ?
    
    Bon, je ne vais pas m’appesantir sur mon triste sort. Je me secoue un peu, me lève et me dirige vers la sortie du parc.
    
    Il est un peu plus de douze heures trente.
    
    Je me dirige vers mon quartier. Un petit restaurant qui m’a plusieurs fois tenté, avec sa double entrée, ses grandes baies vitrées. Je vais enfin pouvoir y aller ! À peine passé la porte, mon enthousiasme diminue d’un cran. Il est bondé ! Je balaie la salle des yeux. Il y a un gars seul à une table qui s’en va. Je me faufile jusque-là et… Une femme me prend de court et s’installe à la table que je convoitais. Elle est entrée par l’autre porte, sans doute. Je lui fais mon plus beau sourire, place une main sur le dossier de la chaise en face d’elle et, en toute confiance, lui demande :
    
    — Puis-je ?
    
    Avec un grand sourire, elle me lance un :
    
    — Oui, bien sûr.
    
    Je m’assieds donc et elle engage immédiatement la conversation.
    
    — Marie, me dit-elle en me tendant la main.
    — Enchanté. Vous allez sûrement rire, mais je m’appelle Oscar.
    — Oscar ? Effectivement… ce ...
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