Moissonneuse
Datte: 28/08/2025,
Catégories:
f,
fh,
jeunes,
Collègues / Travail
amour,
revede,
odeurs,
Masturbation
init,
amouroman,
Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe
... main qui ne tient pas le papier, tandis que les lèvres chuchotaient les phrases lues joliment licencieuses, quelquefois difficiles à déchiffrer, parfois parsemées de fautes d’orthographe – il existe peu d’auteurs parfaits ! – et de traces de sperme séché, ou peut-être de larmes ? Il a manifestement écrit cette dernière missive sous l’emprise d’un besoin incoercible d’étreindre sa muse, une brûlure du sexe affamé : pas moins de douze pages d’une écriture serrée à l’encre bleu-turquoise, comme un long cri de désir impatient, la description très détaillée d’une nuit de tendresse à venir précédant beaucoup d’autres. Dans un tiroir de la chambre attend, caché sous les culottes, le vibromasseur tout neuf, toujours dans son emballage, un cadeau d’Adrien dont elle n’ose pas se servir seule ; cela aussi, il a promis de lui apprendre, afin de l’envoyer au septième ciel. Comment connaît-il tous ces détails féminins, qui a-t-il vraiment connu avant elle, cela elle l’ignore, car malgré leur abondance de précisions, les manuscrits d’amour conservent leur part d’ombre qu’elle n’a pas envie de fouiller. L’aurore a surpris Thaïs dans ses pensées. Tant pis pour cette nuit sans sommeil : elle peut se le permettre à son âge. Elle a pris une douche glacée suivie d’un solide petit-déjeuner. Son père lui a dit qu’il devait rester au lit. Elle lui a promis que tout irait bien. Le champ s’est baigné d’une lumière ardente. Au travail, jeune fille !
Un jour, elle a voulu entendre Adrien se lire à ...
... haute voix. Elle avait l’impression d’un ange de la luxure qui chantait une chanson de débauche. Elle a rougi dans son innocence, mais il était encore trop tôt, ce jour-là, pour qu’elle ouvre en grand la porte intime de son ventre. Dans ses lettres, il lui propose des projets fous, les yeux brillants de joie. Il voudrait un enfant d’elle, déjà ! Sur le siège de la moissonneuse, elle s’imagine enceinte. Sa terre est fertile, le pain de sa chair se laissera pétrir, se laissera lever, en dépit de tous les doutes sur l’avenir de leur couple.
Ces pensées érotiques aident Thaïs à supporter la monotonie. Le jour commence à baisser. Elle veut terminer avant que la nuit tombe, malgré ses quatorze heures dans la cabine sans prendre une seule pause. Les premières étoiles s’allument lorsqu’elle stationne avec précaution la moissonneuse dans le hangar, en marche arrière, une fois la dernière ligne achevée. Elle descend de la machine, et comme elle se croit seule, elle ne prend pas la peine de couvrir sa nudité du haut. Peut-être Tobie, son petit chien, viendra lécher ses lourdes chaussures. Sa peau aime la fraîcheur du soir. Elle titube, ivre de fatigue. Avant de retrouver Adrien, elle voudrait s’offrir une douche, s’asperger de déodorant, s’habiller pour être présentable à leur rendez-vous.
Mais Adrien dont elle n’a pas remarqué la présence est déjà là, silencieux, souriant, assis sur un tabouret, impeccablement propre et rasé de frais, tandis que Tobie tourne autour de lui. Après ...