Où Marie se présente - Histoires de Sexe

Où Marie se présente

... nuancer mon affirmation abusive.

— Sans le haut, quoi ! Les seins nus, c’est courant à la plage. Alors, chez soi… Mais tu feras comme tu veux. Ne te sens pas gênée, c’est tout !

Le sorbet du dessert apporte une diversion bienvenue. La suite se passe sans revenir sur la question.

Après la sieste, je propose qu’elles aillent fouiller dans ma commode pour trouver le maillot qui conviendra le mieux.

— Manon te montrera, Marie. N’hésite pas à essayer avant de choisir. Fais comme chez toi.

Je me dépouille de mon tablier avec plaisir – suis-je idiote de ne pas y avoir pensé avant ! – pour m’installer à l’ombre de la tonnelle en attendant leur retour. Ah zut ! Mes jouets sont dans le tiroir du bas, j’espère qu’elles n’iront pas explorer aussi loin.

La durée de leur absence m’inquiète. Mais non, les revoici comme si elles m’avaient quittée il y a deux minutes. Ma fille a passé l’ultra mini à attaches nouées qu’elle s’était offerte pour ses vingt ans, le maillot des grandes occasions. Marie s’est décidée pour un que j’avais oublié tellement il est vieux. Il ne m’allait plus, trop petit. Pour elle aussi ! Ma remarque de toute à l’heure a dû la stresser. Elle ne risquera pas de perdre la culotte : elle est si serrée qu’elle moule tous les détails…

Sa copine aurait pu la prévenir. Un coup d’œil sur Manon m’informe que celle-ci s’en est aperçue et qu’elle s’est tue par malice. Bof, peu importe, ce n’est pas désagréable à la vue et ce sera une bonne raison de lui ...

... clouer le bec, si Marie s’offusque que j’ôte le haut. Ce que je mets aussitôt en pratique, avec un chouia d’hypocrisie curieuse.

— Ça ne t’ennuie pas, au moins ?
— Euh… non, Chantal. Vous êtes chez vous, comme vous disiez.
— Merci, Marie. On est bien mieux, tu sais ! Je ne t’oblige pas, mais si tu veux m’imiter…
— Moi, oui, enchaîne ma fille. Ça ne te dit pas, Marie ?
— C’est que… euh… je n’ai pas la même… euh… que toi, bredouille la pauvre chérie. Moi, mes… euh…
— … ?
— J’ai les seins trop gros, achève-t-elle piteusement.

Un aveu qui paraît beaucoup lui coûter. D’une grande banalité, pourtant, cet éternel problème des seins, toujours trop gros ou trop petits, quand on est jeune ! Marie imagine que les siens sont tombants, Manon trouvait sa poitrine pas assez forte. J’ai su décomplexer ma fille, essayons avec sa copine.

— Trop gros, tes seins ? Mais ils sont superbes, ma puce, me récrié-je. Regarde-moi, j’aimerais bien les avoir comme toi !
— Oh, ils sont beaux, les vôtres, laisse-t-elle échapper.
— Ah bon ? C’est ce que tu penses ? Même s’ils sont lourds ?
— Moi, c’est laid, ça boudine.
— Normal, ils sont coincés, dans ces bonnets étriqués ! Évidemment, il faudrait les voir au naturel, continué-je comme pour moi-même.
— Vous me diriez la vérité ?
— Pourquoi te mentirais-je ? Mais tu fais ce que tu veux, Marie, tu n’es pas obligée de te mettre seins nus. En tout cas, moi, je vais me rafraîchir.

Je me glisse dans l’eau, pendant qu’elle réfléchit si sa pudeur ...