Adrien, l’amour fou – histoire complète (01)
Datte: 22/08/2025,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Sylvainerotic, Source: Hds
... lire qu’à discuter avec lui en fait. Il se dévoile un peu, doucement, pudiquement. Je suis un peu inquiet de le voir se confier… mais j’éprouve tellement de sympathie pour lui. Nous sommes gays tous les deux. Lui n’est pas out. Je suis plus expérimenté… Je sais bien que ce n’est pas approprié, mais je ne résiste pas à la tentation de l’aider. Doucement.
Dans les jours qui suivent, nos dialogues se développent. Malgré moi, je deviens un peu son confident. Il parle de l’anxiété de son coming out, de la responsabilité qui pèse à la maison, sur lui l’ainé, depuis la mort de son père. La pression financière aussi, car les revenus sont modestes. J’écoute plus qu’autre chose, car je n’ai pas envie de me mêler de sa vie.
Apres quelques jours, je réalise que nous sommes en train de devenir intimes. Je lui réponds, m’efforce de le rassurer, de lui donner des conseils. En toute amitié, entre adultes…Mais lorsque je le vois en cours chaque jour qui suit je réalise à quel point c’est inconfortable. Je le vois. Mais je ne le perçois plus comme un élève. Mais comme un ami, un ami très cher. Cela va au-delà de la barrière déontologique que je m’étais fixée, mais maintenant qu’on en est là, et que l’on ne va pas plus loin, j’en suis finalement assez satisfait.
Je ne résiste pas au plaisir d’avoir une autre occasion de le voir en dehors des cours. Je lui propose de m’accompagner à une exposition, un mercredi après-midi.
Je me rends compte que son gout pour la peinture est aussi ...
... fin et mature que son gout pour la littérature. Il m’épate. Il m’impressionne. Je me sens bien avec lui. Il est certainement mur pour son âge, mais il reste jeune d’esprit. S’enthousiasme avec excès sur ce qu’il aime, ou n’aime pas. Parle parfois trop vite, ou en fait un peu trop. Mais toujours avec finesse, sans se prendre trop au sérieux non plus. Je le regarde. Regards volés, quand lui ne me regarde pas. Avec lui, le temps ne passe pas. Je suis dans le présent. Dans la connexion… mais aussi dans le désir. Un désir contrôlé. Mais un désir d’être proche de lui.
Nos dialogues sur internet continuent, deux ou trois par semaine. Je commence à connaitre beaucoup de choses sur lui… et lui sur moi aussi.
Troisième rencontre… à ton initiative cette fois. Tu veux que je t’accompagne à la librairie, choisir quelques livres. Nous sommes début décembre. Il faut froid. On s’est retrouve en fait d’après-midi, après ton cours de tennis. Tu es en survêtement, sous ton manteau. La librairie ferme derrière nous. Je n’ai pas envie que ça s’arrête. Ma bouche laisse échapper : « ça te dirait de boire quelque chose, un chocolat chaud par exemple ? » Il fait froid, et nous sommes assez prêts l’un de l’autre en terrasse, réchauffés par les lampes à gaz. Une moustache brune de chocolat se dessine sur tes lèvres, vite effacée par le revers de ta main. Tu souris. On parle. Je te connais tellement mieux maintenant. Il fait froid. Il est l’heure de rentrer. Un samedi soir solitaire m’attend. Pour ...