1. Pas quitte, double


    Datte: 31/07/2019, Catégories: fh, extracon, jalousie, cérébral, Oral confession, consoler, Auteur: Tito40, Source: Revebebe

    ... braquée sur elle. Les sons avoisinants étaient devenus des murmures. Les gens autour n’avaient pas de visage ; ils n’existaient même pas. Son regard s’est illuminé quand elle m’a aperçu. Je me suis dirigé vers elle, souriant mais crispé. C’est elle qui a ouvert ses bras en grand pour se blottir contre moi. À cet instant plus rien n’avait d’importance. Je ne savais pas si cette sensation était partagée, mais j’avais l’impression que nous ne faisions qu’un, que son corps venait de fusionner avec le mien. J’aurais pu rester là des heures, j’étais bien. D’ailleurs ça a duré un peu puisque quand elle a desserré son étreinte, les quais étaient presque vides.
    
    Comme nous le faisions avant, j’ai pris sa main pour aller vers l’arrêt de tram. En attendant la prochaine voiture, nous avons peu parlé mais je l’ai beaucoup regardée. Elle voulait que nous restions amis. C’est le sens de cette étreinte sur le quai. Ou bien elle m’aime toujours. Ou encore, elle regrette de m’avoir fait du mal et en me montrant un peu d’une tendresse obligée, elle cherche mon pardon. Mais après tout qu’importe. Moi je l’aime, plus que tout, plus que moi-même peut-être.
    
    Elle monte les marches jusqu’au second étage devant moi. Elle marche lentement, appuyée à la main-courante. Son allure est toujours aussi gracieuse, ses fesses toujours aussi bandantes. Mais je ne l’aime pas pour ça. Je l’ai cru. C’est sa personnalité qui me manque, se joie de vivre, sa façon d’être bien tout le temps. Elle m’apaise en me ...
    ... rassure. J’ai besoin d’elle pour exister.
    
    Bien entendu elle a remarqué que je n’avais pas changé de serrure. Un sourire lui a suffi à me montrer qu’elle ne m’en voulait pas, et que peut-être même, elle n’était pas mécontente que j’aie souhaité être là.
    
    J’avais peur qu’elle se dirige directement vers la chambre pour ramasser ses vêtements. Une angoisse. Anaïs se dirige vers le canapé. Elle va accepter que nous parlions un peu. Je m’approche, m’agenouille devant elle, et prends ses mains.
    
    — Je suis heureux d’avoir pu être là.
    — Je suis heureuse moi-aussi que tu sois là.
    — Tu sais où tu vas habiter ?
    — Pas encore non. Ce soir je peux dormir chez Anna si je veux. Elle peut me garder avec elle quelques jours.
    — Tu n’es pas bien ici ? C’est aussi chez toi.
    — Je suis bien ici, oui. Mais il faut bien que je parte. On a rompu.
    — Tu as rompu.
    — Écoute Alain. On ne va pas se disputer. Tout est de ma faute. Mais il n’y aura pas de retour en arrière. Notre vie d’avant c’est fini.
    — J’ai compris ça Anaïs. Notre vie d’avant est terminée. Mais je ne veux pas te perdre.
    — Je crois que c’est trop tard. Tu n’y es pour rien. Mais c’est trop tard.
    — Tu es heureuse ?
    — C’est un peu tôt pour le dire. Des fois oui. Des fois je suis un peu perdue.
    — Perdue ?
    — Oui. J’aime Blanche. J’aime ce qu’on vit ensemble. Mais je sais que ça ne durera pas. J’ai quand même besoin de stabilité et avec elle, c’est la folie. Ça peut s’arrêter demain.
    — Et alors ? Ce que tu auras vécu personne ...
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