1. Pas quitte, double


    Datte: 31/07/2019, Catégories: fh, extracon, jalousie, cérébral, Oral confession, consoler, Auteur: Tito40, Source: Revebebe

    Depuis trois semaines que je suis rentré de ce week-end durant lequel ma promise m’a annoncé qu’elle me quittait pour une femme, Blanche, je me morfonds. J’ai quitté Paris en train et le long du quai, j’ai été attiré par le vide, aspiré par le néant. Anaïs était à jamais perdue et les images orgiaques de nos derniers moments ensemble, avec sa nouvelle compagne et un comparse anonyme, me revenaient comme des horreurs auxquelles j’aurais participé malgré moi, comme un cauchemar qui vous suit toute la journée et ne vous laisse pas dormir sereinement.
    
    Et puis j’ai bien dû me rendre à une évidence douloureuse. Ce n’était pas si horrible. Évidemment que c’était insupportable de me faire évincer ainsi, mais l’était-ce d’avantage parce qu’il s’agissait d’une femme ? Naturellement que de voir celle qui fut ma promise, prise par un autre et en jouir bruyamment était intolérable. Mais dans le même temps, il fallait bien que je reconnaisse que ça ne m’avait pas coupé la chique. Au contraire même, j’en avais été excité au plus haut point.
    
    Les cauchemars ont petit à petit cédé la place à des fantasmes plus ou moins réalistes, à des images diffuses, à des illusions euphorisantes. Il m’arrivait de me réveiller au beau milieu de la nuit, cherchant Anaïs à mes côtés. Dans mon rêve elle dormait avec moi après avoir passé sans moi ; mon cerveau nocturne n’en éprouvait aucune jalousie et même, au contraire, semblait l’apprécier. Mon nez était encore rempli de ses odeurs imaginaires, ma ...
    ... peau était encore chaude de son visage posé sur mon épaule. Mais elle n’était pas là. Et cette angoisse de l’absence était finalement bien pire encore.
    
    Anaïs m’a appelé. Il fallait bien qu’elle rentre pour retirer ses affaires de notre appartement. Elle ne savait pas encore si elle allait s’installer à Grenoble avec Blanche, ou rester à Paris avec elle, ou même vivre à Grenoble ou à Paris sans elle, mais quoi qu’il en soit, il fallait qu’elle prenne ses affaires. Pas grand-chose pour tout dire, il ne s’agissait que de vêtements, de chaussures, et de quelques objets qui lui étaient chers.
    
    Elle m’a proposé, si sa vue m’était par trop insupportable, de venir quand je serais absent. Elle me laisserait les clés sur la table avant de claquer la porte. Je lui ai communiqué mes horaires d’absence, puisqu’elle me les demandait, et quand nous avons raccroché j’étais déterminé à me tenir loin de mon appart lorsqu’elle viendrait, pour me réfugier dans un bar à l’autre bout de la ville et me saouler pour oublier.
    
    Durant notre entretien au téléphone, aucun reproche ne s’est insinué dans nos propos. Je n’avais pas le cœur à râler, et elle, pour sa part, n’avait pour ça aucune raison. On aurait pu croire à une discussion purement technique, froide, entre des gens qui se connaissent à peine. Des collocs qui ne se seraient pas accordés.
    
    Ce n’est que le lendemain matin, au réveil d’une nuit agitée, que j’ai ressenti un manque. Dans mon rêve elle m’avait appelé parce qu’elle voulait me ...
«1234...»