1. La révolte des démunis


    Datte: 05/08/2025, Catégories: sales, nonéro, mélo, portrait, Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe

    ... la crémière. Mais si t’es pas contente, ma fille, tu retournes dans ton pays !
    
    Tatianna ne comprit pas un traître mot des invectives lancées comme des couteaux, mais elle comprit que le monsieur, le gentil monsieur qui lui voulait du bien n’était pas content. Elle s’échappa dans un monde qu’elle seule pouvait connaître, un monde dans son imaginaire et se laissa faire. Lucas avait l’impression de baiser avec un glaçon. À l’instar de sa proie, il se projeta mentalement dans un tout autre scénario. Un film salace, pervers à souhait où il se voyait baiser des filles bien trop jeunes que la bienséance honnit, puis il se voyait gifler une femme à genou et l’insulter. Soudain, alors qu’il allait décharger, il pensa à cette clocharde, cette pauvre cloche qui lui avait opposé une résistance.
    
    C’était la première fois qu’une femme restait insensible à son charme, il n’en revenait pas que ce soit une moins que rien. Habituellement, un p’tit sourire en coin et hop, emballé, c’est pesé !
    
    Lorsqu’on ferre un poisson, il ne faut plus le lâcher, il envoya deux de ses assistants la travailler au corps, il y retourna une fois. Aussi déconcertant que cela en a l’air, il se surprit d’être impatient de retourner la voir. Il n’eut plus aucune réticence à descendre sur le littoral et à porter une tenue qui lui rappelait d’où il venait. Un vrai sourire s’échappa sur ses lèvres lorsqu’il anticipa en imagination leur nouvelle rencontre.
    
    Il la sentit moins ancrée sur ses positions. Il ...
    ... avait retravaillé son argumentaire, il lui dit qu’elle gagnerait du pognon et qu’elle pourrait faire profiter de cette manne à tous ses amis dans le besoin. Libre à elle de placer l’argent qu’elle gagnerait dans une auberge, ou un asile, une cour des miracles moderne.
    
    À force de la travailler, il finit enfin par lui faire accepter de participer. Il avait ce qu’il voulait, mais il restait un dernier point à aborder : son physique.
    
    La télé propose des spectacles et un certain sens de l’esthétisme est primordial pour toucher le grand public, aussi, de mettre à l’écran une femme sans âge avec des chicots en guise de dentition n’était pas vendeur, ce n’était pas bon pour faire du business. Un relooking s’imposait. Il se douta qu’elle y serait réticente.
    
    — Qu’est-ce que j’en ai à foutre d’être moche ? C’est ça qui compte, la beauté physique ? Je veux bien la faire, ta télé, mais tu veux quoi ? Que je me foute à poil ou que je raconte mon quotidien ? Alors qu’est-ce que ça peut bien faire que j’aie plus de dents ? Je mange pas, je bois, j’ai pas besoin de mes dents !
    
    oooo0000oooo
    
    SuperTramp ne comprenait pas trop l’intérêt d’un relooking. Pour elle, la beauté n’avait rien à voir dans cette histoire, même si elle savait qu’elle avait été choisie en partie pour son physique que l’on devinait avenant. Pour elle, seule comptait la gouaille, mais bon gré mal gré, elle joua le jeu des médias.
    
    Elle était propre, mieux coiffée, avec une chevelure propre, mais surtout, elle ...
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