1. Maya à KaliPuri


    Datte: 29/07/2025, Catégories: bizarre, voyage, fdomine, Humour aventure, Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe

    ... tout, à la matrone qui remonte les rangs comme une furie.
    
    Je me dis en moi-même que je suis protégée du « fureur volant », mais elle n’a rien d’un moustique. Elle me toise de toute sa morgue et morve (je n’ai malheureusement pas de mouchoir à lui présenter), puis s’adresse à son mari bedonnant, coureur de jupons. Je n’ai pas besoin de comprendre le parsi pour imaginer la teneur des débats. Mon petit maharadja n’ose plus me regarder tandis que je le vois s’affaisser, se cacher dans ses épaules. Aucun des membres de la troupe n’ose jeter un œil en direction de cette scène épique.
    
    Je suis prête à exploser de rire, mais ce sont les Maharadjas qui font la justice, ce ne serait pas bon que je me le mette à dos. Je me ravise et, sur la pointe des pieds, quitte Son Excellence. Ce n’est qu’une fois dehors que je laisse exploser mon hilarité.
    
    Chloé Maurecourt n’est pas qu’une artiste peintre renommée, elle a aussi une double activité – de ces activités peu recommandables –, une activité où le secret est de mise. Sa compagne Soliflore, sculptrice aveugle, avec qui elle a partagé une bonne année de complicité, n’en a jamais rien su.
    
    Dans le milieu, Chloé est connue sous le nom de code « Mangouste », la tueuse de serpents. Ses activités l’ont menée dans bien des ports, bien des bouges et souvent après son passage, un cadavre est à déplorer. Déplorer ? Non, car la perte du ou des cadavres en question est une bonne chose pour la société. En effet, Mangouste est une tueuse à ...
    ... gages ayant des principes de justice. Elle choisit ses contrats et ne les exécute que lorsqu’il s’agit d’éliminer un salaud, une saloperie, un pourri ou une pourriture.
    
    Cela faisait une semaine que la rupture d’avec Soliflore était consommée, mais elle n’était pas encore consumée. Elle ressentait comme un pincement au cœur, toutes deux n’étaient pas prêtes à ce que leur relation fût sérieuse et que des projets voient le jour. Soliflore reprochait les fréquentes absences de sa partenaire et cette dernière refusait systématiquement de l’inviter à ses vernissages à l’étranger.
    
    Elles se déchirèrent une ultime fois, l’une reprochant à l’autre des secrets qu’elle n’aurait jamais dû avoir et l’autre de ne se consacrer qu’à son art, oubliant de vivre tout simplement. Ressentant un besoin d’oublier sa sculptrice rapidement, Chloé aurait bien besoin d’une mission, histoire de penser à autre chose.
    
    Le miracle se produit après une semaine d’attente, une semaine à déprimer. Son contact lui propose un contrat qui l’emmènera à l’autre bout du monde, à KaliPuri, sur les traces d’un Maharadja du nom de Mandalakita, considéré par les renseignements comme le gourou d’une secte sanguinaire, à l’origine de nombreuses séquestrations et de traite d’esclaves.
    
    C’est exactement le genre de raclure que Mangouste aime à éliminer de la surface de la Terre. Pour une fois, Chloé n’aura pas à mentir auprès de qui que ce soit pour justifier son départ pour l’Inde, elle n’aura pas besoin d’inventer un ...
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