1. 0321 Sous les vents contraires, le Roseau plie…


    Datte: 27/07/2025, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... cheveux, je l’embrasse dans le cou furtivement. Mais il ne réagit pas. Je finis par avoir l’impression que ça le dérange plus qu’autre chose.
    
    Le sexe me manque aussi. Je n’ose même pas aborder la question, de peur de me faire rembarrer méchamment. Bien sûr, il est convalescent, et j’attendrai tant qu’il faudra. J’en ai envie, et je me dis qu’il pourrait en avoir envie aussi, et que ça pourrait nous faire du bien. Je suis bien placé pour savoir à quel point un bon orgasme est capable d’apaiser un garçon.
    
    Si je savais qu’il en a envie, je serais bien évidemment partant. Mais il ne manifeste aucun désir en ce sens. Alors, j’essaie de tester le terrain sur le ton de l’humour. L’occasion se présente un soir, alors qu’il vient de passer de longues minutes à se faire sermonner par téléphone par son petit frère.
    
    — Tu veux une glace ? je lui propose.
    
    — Non !
    
    — Une boisson ?
    
    — Non !
    
    — Un café ?
    
    — Non !
    
    — Une pipe ?
    
    — Non plus.
    
    — Une pipe, ça ne se refuse pas ! je tente de rigoler.
    
    — Ça, tu oublies !
    
    — Pourquoi tu dis ça ?
    
    — Pour rien, laisse-moi tranquille.
    
    — Je disais ça juste au cas tu en aies envie…
    
    — J’ai pas envie !
    
    — C’est pas grave, pas grave du tout, vraiment. Je rigolais !
    
    Un long moment de silence suit ces derniers mots, un silence ponctué par plusieurs taffes de cigarette. Puis, après avoir écrasé son mégot, je l’entends me glisser, le regard ailleurs :
    
    — Je n’ai pas bandé une seule fois depuis l’accident.
    
    — Ça ...
    ... fait plus d’un mois, il précise.
    
    Je n’avais pas soupçonné l’existence de ce point de frustration dans le corps et dans la tête de mon beau brun, un point qui doit se mélanger aux autres et les amplifier encore.
    
    Jeudi 3 avril 2003.
    
    Ça ne fait même pas une semaine que je cohabite avec Jérém, et j’étouffe. L’envie de partir est de plus en plus forte. Mais je ne peux pas le laisser tout seul. Dans trois jours il va partir à Capbreton, et je n’ai toujours pas trouvé l’occasion pour lui annoncer que j’envisage de l’accompagner.
    
    Soudain, une idée traverse mon esprit. Je la peaufine au fil des heures.
    
    Vendredi 4 avril 2003.
    
    Et je la mets en pratique dès le lendemain.
    
    — Ça te dit d’aller faire un tour en bagnole ? je lui balance en début de matinée, après le départ de Mathilde.
    
    — Un tour où ?
    
    — Il fait beau aujourd’hui, on pourrait faire une virée hors de Paris.
    
    — T’as qu’à y aller seul.
    
    — Je voudrais que tu viennes avec moi. Je pense que ça te ferait du bien de prendre l’air et de voir le soleil.
    
    — Très peu pour moi.
    
    — S’il te plaît, s’il te plaît, un tout petit tour. On sort de Paris, on se fait un resto, et on rentre pour la sieste.
    
    — Je meurs d’envie de tester ta nouvelle bagnole, j’appuie mon propos pour le motiver.
    
    — Tu me casses les couilles !
    
    — Je t’aime moi aussi, je lui lance à contrepied.
    
    Quelques minutes plus tard, je m’installe au poste de conduite de sa belle allemande bleu métal.
    
    — Elle est magnifique, on dirait une ...
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