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0321 Sous les vents contraires, le Roseau plie…
Datte: 27/07/2025, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... retrouvailles ne seront pas pour ce soir. Car la virée n’est pas terminée. — Dis-moi où tu m’amènes, me glisse Jérém, alors que les sorties du périphérique défilent sous nos yeux. — Tu vas vite comprendre. La belle allemande quitte le périphérique et s’engage dans la direction Tarbes-Lourdes. Entre la sortie de Toulouse et le péage de Lestelle, Jérém demeure silencieux. Ce n’est que lorsque nous avons passé la barrière que je l’entends me glisser : — Tu sais que la maison va être froide et sale… Ça me fait plaisir qu’il le prenne de cette façon. J’avais tellement peur qu’il me fasse un scandale ! — Qui t’a dit qu’on va à la maison ? — Ah, voilà autre chose… — Mais tu lui as dit au moins qu’on se pointait ? il enchaîne quelques instants plus tard. — Oui, hier soir. — Petit cachottier ! — Si je t’avais mis au courant, tu aurais dit non. — C’est sûr. — J’ai bien fait de ne rien dire alors. — Il faut croire… — Elle était tellement heureuse quand je lui ai annoncé que je t’amenais ! — Quel petit con tu es ! — Et toi non ! L’approche de Campan est lui aussi chargé d’émotion. Car ce petit village dans la montagne est l’endroit où j’ai depuis toujours été le plus heureux avec Jérém. Campan est notre refuge. C’est Jérém qui l’a dit un jour. Il est près de 21 heures lorsque nous débarquons chez Charlène. Martine est là aussi. Les retrouvailles sont émouvantes. Les deux mamans de cœur de Jérém le serrent longtemps dans ses ...
... bras, et elles pleurent de joie. Jérém pleure aussi. Mais cette fois-ci, j’ai l’impression que ses larmes le soulagent d’un grand poids. Un bon petit dîner nous attend au coin du feu. — Nico m’a prévenu un peu short, alors ce soir je n’ai pu rameuter que Martine, plaisante Charlène. — Qu’un deuxième couteau, quoi, se marre l’adorable commerçante. — Désolé, je glisse instinctivement. — Ne le sois surtout pas ! Je suis tellement heureuse que tu aies eu cette idée ! J’imagine que vous êtes fatigués par la route et que vous avez envie de vous coucher de bonne heure. Mais demain soir, tu ne vas pas échapper à un bon gros repas au relais ! Evidemment, la conversation tourne longuement autour de l’accident de Jérém et sur l’avancement de sa guérison. Lorsque le jeune rugbyman évoque son départ prochain pour le Centre de rééducation de Capbreton, Charlène lui balance du tac-au-tac : — Mais tu as quelqu’un qui t’accompagne là-bas ? — Non, j’y vais seul. Je ne lui ai toujours pas dit que j’ai prévu de le suivre à Capbreton. Charlène m’en offre l’occasion avec en prime un soutien prévisible qui ne sera pas de luxe. Un soutien dans lequel j’avais espéré en préparant ce voyage. — Je pourrais t’accompagner, moi. — Quoi ? — Je peux rester quelques jours là-bas, le temps que tu prennes tes marques. — Et tu vas crécher où ? — Je prendrai une chambre. — Et tu vas la payer comment ? — J’ai un peu d’argent de côté… — Voilà une riche idée ! s’exclame ...