0315 Pour faire un homme… (partie 2).
Datte: 22/07/2025,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... doit être encore bien imbibé d’alcool. Mais pendant cette baise je ne reconnais pas le Jérém que j’ai connu depuis le premier séjour à Campan. Et ce Jérém-là me manque, il me manque à en pleurer.
Pendant qu’il me pilonne, j’ai comme l’impression qu’il n’est pas vraiment avec moi. Est-ce qu’il pense toujours à Ulysse ? Est-ce qu’il s’imagine en train de baiser son coéquipier ?
Jérém jouit vite et me fait jouir en me branlant. Puis, très vite, il se déboîte de moi. Il s’allonge et se tourne sur le côté. Je ressens une distance de plus en plus grande entre nous et ça me fait peur, ça me fait mal, ça me donne le vertige.
« Bonne nuit, p’tit Loup… je tente de retrouver un peu de complicité.
— Bonne nuit » il lâche sèchement.
Jérém se rendort. Mais moi, je n’y arrive pas. Je tourne, je retourne dans les draps, j’essaie toutes les positions. Mais il n’y a rien à faire, le sommeil ne veut pas revenir. Les yeux grands ouverts dans le noir, je passe en revue le film de cette soirée. Je revois la complicité entre les deux potes. Et j’essaie de m’imaginer les nombreuses soirées qu’ils ont dû passer ensemble à jouer à ce jeu de Formule 1. J’essaie aussi de m’imaginer les nuits où Ulysse a dormi chez Jérém, et les matins où il lui a emprunté des affaires qu’il ne lui a jamais rendues. Jérém et Ulysse passent vraiment beaucoup de temps ensemble, même la copine du boblond l’a relevé. Que font-ils de tout ce temps ? Le fait que Jérém ait pu envisager un plan à trois avec Ulysse ...
... me laisse imaginer qu’il ne s’est jamais rien passé entre eux. Mais comment savoir ?
Ce qui est certain, c’est que Jérém est très attiré par Ulysse. Je l’ai vu à ses regards, je l’ai vu à son l’attitude.
Mais est-ce que dans le regard de Jérém il n’y a que de l’attirance ? Est-ce que la profonde admiration qu’il ressent pour son coéquipier ne cacherait-elle des sentiments plus ambigus ?
Au final, je passe pratiquement une nuit blanche. Ce qui fait qu’au réveil, je suis mort de fatigue. Ce qui fait que je n’ai même pas l’énergie pour essayer de cacher mon malaise et mon inquiétude.
Vu de l’extérieur, je dois sacrement faire la gueule. Jérém aussi semble faire la gueule. Il ne dit pas un mot et le silence devient vite insupportable pour moi.
« Tu as bien dormi ? j’essaie de le questionner pendant qu’il fume sa première cigarette de la journée.
— Ouais… il lâche froidement.
— Moi j’ai pas trop bien dormi.
— Le lit n’est pas très confortable.
— Parle-moi, Jérém ! je me surprends à lui lancer, comme un appel désespéré, comme un appel à l’aide, alors qu’il vient d’écraser son mégot et qu’il passe déjà son blouson, alors qu’il s’apprête à quitter l’appart.
— Tu veux que je te parle de quoi ?
— De ce qui s’est passé hier soir, et l’autre fois aussi.
— Et qu’est-ce qui s’est passé ?
— Tu étais ailleurs…— Mais qu’est-ce que tu vas chercher ?
— Tu as envie de lui ?
— Arrête, j’avais trop bu !
— Il a bon dos l’alcool !
— Ne me casse pas ...