0314 Des surprises, et quelques imprévus (partie 1)
Datte: 10/07/2025,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... qu’aujourd’hui ! s’exclame Albert.
— En tout cas, bon anniversaire Jérémie, il enchaîne. Profite bien de tes vingt et un ans. Profitez tous les deux de vos vingt ans, car ils partent si vite !
— Sur ça, il a bien raison, abonde Denis.
— Au fait, on t’a vu à la télé, Jérémie, fait Albert.
— Tu étais très beau, le plus beau de tous ! lance Denis. D’ailleurs, la caméra ne te lâchait pas !
— Ah, je ne l’ai pas rêvé ! je m’exclame. Il était tout le temps à l’écran !
— C’était son premier match, ils voulaient montrer le nouveau poulain de l’écurie Stade Français !
— J’imaginais que tu étais un bon ailier, fait Denis, plus sérieusement. Mais là, tu m’as scotché. Tu as la technique, et tu as l’aisance. Tu es rapide, mais précis, et ton jeu est beau. Tout n’est pas encore parfait, bien sûr, parce que tu es jeune. Ton jeu manque un peu de fluidité parce que tu viens tout juste d’arriver dans une équipe déjà formée. Mais ça va vite venir. Aussi, si je peux me permettre de te donner un conseil de vieux con, tu dois apprendre à anticiper davantage, et surtout à garder la tête froide. Apprend à garder la tête froide et tu seras une véritable machine de guerre. Tu as un sacré potentiel. Apprend à te faire confiance, et je te garantis que ton niveau va très vite exploser.
— Merci, merci beaucoup, fait Jérém, l’air visiblement touché par ces mots.
— Tu es le genre de pierre brute que tout entraîneur rêve d’avoir à façonner, ajoute ce dernier. Je suis certain que ...
... dans quelques années, on va te retrouver en équipe de France.
— Il y a du travail !
— Bien sûr qu’il y a du travail, et tu n’imagines même pas à quel point. Mais dans la vie, il faut toujours viser la Lune. Car, même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles.
— Je vise la Lune, et même au-delà !
— C’est bien. Il n’y a que quand on croit en son rêve qu’on est sûr d’arriver quelque part. Il n’y a que quand on croit en soi qu’on est certains de miser sur le bon cheval. Moi, je crois en toi, monsieur Jérémie !
— Merci, merci encore, fait mon bobrun, visiblement ému par cette conversation.
— Allez, bonne soirée les garçons ! »Nous traversons la petite cour au sol rouge et nous marchons dans la rue. Jérém ne lâche pas un mot. Je me tourne vers lui, je croise son regard. Il est brillant, et humide.
« Ça va, petit Loup ? je le questionne.
— Ça va.
— Tu es sûr ?
— Oui !
— Ce sont les mots de Denis qui… je tente de le questionner.
— Laisse tomber…— Si, dis-moi…— Je voudrais tellement entendre ces mots de la bouche de mon père, il me lance, alors qu’un voile de tristesse embue son regard.
— Ton père ne t’a pas appelé après ton match à la télé ?
— Non.
— C’est vrai ?
— Pas le moindre coup de fil, pas le moindre message.
— Mais il doit être fier de toi, non ?
— Je n’en sais rien.
— Tu as demandé à Maxime ?
— Il n’habite plus à la maison, et il le voit très peu aussi.
— En tout cas, moi je suis fier de toi, de ton travail, de ...