Aristide s'il te plaît ! - Histoires de Sexe

Aristide s'il te plaît !

... et les mensurations avantageuses de la poitrine de cette pétasse aux yeux d’un bleu profond. Ah ! C’est sûr ! Ils fantasmaient tous sur mademoiselle Lajoie. S’ils savaient seulement. Thérèse, elle, savait ! Elle tenait de la bouche même d’Huguette, que la jeune femme ne savait pas faire une omelette ! Une misérable omelette ! Alors certes, cette dindasse brunasse avait de gros nichons, mais tous ces mâles bêtement admiratifs ne devraient pas s’attendre à ce que cette pâle copie de Jane Fonda leur concocte un soufflé au fromage le dimanche !

Jane Fonda ! En voilà bien une autre de jolie dinde. Et tous les pervers du monde s’étaient précipités pour regarder ce film idiot. Comment donc s’appelait ce film d’ailleurs ? Ah oui ! Barbarella ! Un titre stupide. Triste monde ! Thérèse Picard soupira encore, cette fois en s’apitoyant sur son propre sort.

Huguette Lajoie, retenant son écœurement, afficha un sourire froid au compliment à peine déguisé de monsieur Glandu de la motte, baron de son état et surtout, grand manitou de la place.

D’ordinaire, elle s’agaçait vite des marques d’intérêts de tous les mâles de cette triste boutique. Pourtant, il fallait bien le dire, le tout nouveau sujet de conversation, qui agitait la ruche dans laquelle elle travaillait, ne concernait pas son physique de sexe-symbole. Et si la jolie madame Lajoie en était soulagée et plutôt ravie, elle se sentait gênée en subissant les ragots concernant son supérieur. Et quand on songeait au ridicule ...

... de la chose, on avait presque envie de plaindre tous ces gens, autant idiots que méchants.

— Non merci…

Huguette refusa une autre tasse de café, un nouveau sourire crispé aux lèvres. Ce tordu de Gustave Tournedieu en avait la bave aux lèvres, à force de fixer son chemisier à peine décolleté.

Seul Aristide ne s’était jamais comporté ainsi avec elle. Ah oui ! Ça aussi ! Le seul fait que son patron lui demande de l’appeler par son prénom avait provoqué un remarquable tollé. Certes, ce n’était pas le véritable scandale qu’avait provoqué la dernière originalité de monsieur Lamprois ces derniers jours, mais entendre la belle secrétaire appeler son patron Aristide avait secoué bon nombre de ces idiots. Comme d’ailleurs toutes les idiotes.

— Bandes d’imbéciles…

Huguette Lajoie n’avait fait que murmurer les deux mots et se décida à quitter la place, abandonnant sa pause, trop énervée par ce qu’elle entendait.

Malgré l’image qu’elle dégageait, Huguette était toujours vierge au jour de ses vingt-trois ans. Ce n’était certes pas les occasions qui avaient manqué, mais elle était ainsi faite qu’elle était bien décidée à attendre le bon moment. Ses seules expériences amoureuses avaient été deux pénis qu’elle avait doucement masturbés, et quelques caresses intimes échangées. La première fois, simplement curieuse, elle avait tripoté un sexe qu’elle avait trouvé assez excitant, les yeux écarquillés en observant les jets laiteux que sa main avait déclenchés. La seconde fois, ...