Aristide s'il te plaît !
Datte: 05/07/2025,
Catégories:
fh,
Humour
Collègues / Travail
Auteur: Juliette G, Source: Revebebe
... personnelle, et pénétra dans son antre, comme pressé de se retrouver seul dans son bureau.
— … Oh Huguette ! Vous n’allez tout de même pas me dire que ce n’est pas pure provocation ? Il abuse ! Il va finir par se faire mettre à la porte…
— Monsieur Lamprois est assez grand pour savoir ce qu’il fait.
Huguette Lajoie, secrétaire particulière d’Aristide Lamprois, soupira doucement, soucieuse de contenir sa légère irritation. Cette pimbêche de Thérèse n’était qu’une commère, envieuse de tout, et jalouse de tout le monde.
— Je comprends que vous preniez sa défense. Après tout, il est votre supérieur. Mais n’allez pas me dire que son comportement est raisonnable !
— Ce n’est pas à moi de dire si c’est raisonnable ou pas.
— Je comprends bien que vous n’alliez pas le lui dire à lui mais…
— Alors c’est parfait… J’ai du travail !
Thérèse Picard, lèvres et narines pincées, leva ses petits yeux chafouins au ciel en poussant un gémissement digne de la plus grande compassion.
Thérèse Picard, femme d’une cinquantaine d’années au caractère acariâtre et au teint bilieux, n’aimait pas sa collègue. Par ailleurs, elle n’appréciait pas plus, les autres secrétaires. Mais il lui fallait bien se l’avouer, elle en était arrivée à détester cordialement la caricature de pin-up qu’était sa jeune collègue.
Madame Picard se savait quelconque si pas véritablement laide et sans beaucoup de charme. Thérèse n’en pensait pas moins que les hommes de ce siècle n’avaient aucun goût. Partout ...
... en ces fins d’années 60, en France comme ailleurs, et surtout aux États-Unis, les gens passaient leurs temps à chanter les louanges de la libération sexuelle ! Ah elle était belle cette libération ! Depuis cette idiotie, les femmes comme Thérèse n’avaient plus aucune valeur aux yeux de ces imbéciles de mâles. Peu importe que l’on soit sérieuse, femme fidèle ou travailleuse. Les hommes faisaient fi des qualités féminines, dont Thérèse, elle, était très fière. Madame Picard était un véritable cordon bleu, savait tenir sa maison et dresser une table pour ses invités. Elle était tout à fait capable de se montrer à l’aise en société, ne manquait aucune messe du dimanche, et travaillait avec un bel acharnement, démontrant ses qualités évidentes de secrétaire particulière. D’ailleurs, son patron ne tarissait pas d’éloges sur son employée, et elle en était très fière.
Malheureusement, la vie affective de Thérèse était un véritable naufrage. Si elle n’avait jamais réellement aimé son défunt mari, Théodule Picard avait au moins eu le mérite d’être là. Aujourd’hui, veuve et perdue au milieu de jeunes idiotes évaporées et uniquement capable de parler de sexualité et de plaisir, elle se savait sans trop de chances pour harponner un autre Théodule. Il suffisait d’ailleurs d’observer les regards masculins qui glissaient sur cette traînée d’Huguette. Tous ces obsédés étaient proches de lui conter fleurette.
Imbéciles ! Pervers ! Des sans cervelles uniquement préoccupés par leurs pénis, ...