Caroline - Histoires de Sexe

Caroline

... porte-parapluie. Et puis on fait des structures métalliques ouvragées qui iraient très bien avec le style de la maison.
— Juste ! D’ailleurs, à votre place et si j’en avais les moyens, je couvrirais une bonne partie de la terrasse avec une grande véranda, pour profiter du paysage en demi-saison. Parce que les terrasses ici, c’est utile quinze jours par an !
— Oui, c’est surtout le vent plutôt que le froid ou la pluie. L’idée n’est pas mauvaise, mais il faut préserver lesbow-windows, c’est vraiment l’originalité du bâtiment.
— Faut voir avec un installateur, il y en a un dans la zone artisanale, route de Villedieu.
— Qui dit véranda dit carrelage, autant carreler toute la terrasse avant. Voilà des travaux qui prennent de l’ampleur. J’ai bien fait de nous donner jusqu’en juillet. Et puis je n’ai absolument pas réfléchi aux étages, et travaux pour travaux, ce ne serait pas mal de tout faire d’un coup.
— C’est sûr. Ben pour moi les étages, il y a une faiblesse et une force. La faiblesse c’est une seule salle de bain pour quatre chambres au premier. Ce n’est pas suffisant. Et la force, c’est le second. Pour l’instant, c’est un grenier avec une chambre de bonne dans un coin, mais c’est la plus belle vue de la maison. C’est là qu’il faut faire une super chambre…
— Ah oui ? Tiens, c’est curieux, je n’y vais jamais. Il faut qu’on aille voir tout cela. Vous venez ?

Bien sûr.

Nous y allons, et la puissante Normande, en jeans élastique contenant avec difficulté son fabuleux ...

... postérieur, baskets, sous-pull à rayures blanches et bleues, polaire bleue, fourmille d’idées.

— Voyez le dessous d’escalier, il y a celui qui descend au sous-sol, tout enfermé, ce qui fait un gros bloc. Si vous le laissiez ouvert avec juste une rambarde de fer forgé, ça apporterait beaucoup d’espace et de lumière…
— Pas mal, mais le froid ?
— L’air froid ne monte pas, il descend, c’est ce que j’apprends à mes élèves.
— Exact. Bon, le rez-de-chaussée, c’est réglé, Madame l’architecte. Au premier.
— Non, au second d’abord, ça conditionnera peut-être le premier.

Nous montons sous les combles et retrouvons le même mur porteur qui part du sous-sol et vient supporter les poutres maîtresses de la charpente. Mais dans le vaste L formé par la maison, malgré les pentes de toit, il reste de très beaux volumes inutilisés. Juste une chambre de bonne est aménagée à une extrémité, avec un petit lavabo et éclairée par une lucarne sur le pignon. Le reste est vide, seulement occupé par de la poussière et des toiles d’araignées. Pourtant, un beau chien assis donne sur Chausey dont on voit distinctement l’éclat du phare toutes les cinq secondes.

— Regardez cet espace, me dit-elle, il y a de quoi faire un… baisodrome fantastique !
— Euh, là ! Ce n’est pas une expression de maîtresse d’école !
— C’est vrai, excusez-moi. C’est que… Quand nous étions seules toutes les deux, avec Yüko, nous avons beaucoup parlé. Ben oui, elle s’ennuyait un peu et ne se voyait pas rester toute seule à ...