1. Drôle de deuil


    Datte: 20/06/2025, Catégories: ff, caresses, init, occasion, lesbos, Auteur: Lesbo Lover, Source: Revebebe

    Mon père est mort.
    
    Je suis dévastée, abattue, effondrée. Pourtant, à cinquante-trois ans, je ne suis plus une enfant, mais sa disparition me laisse sans force malgré tout l’amour que mes proches m’offrent.
    
    Seule dans notre grand appartement terriblement vide en l’absence de Marc, parti en déplacement pendant deux jours, je m’installe sur le canapé saisissant au passage une pile de cartes encore non ouvertes. Les noms de certains expéditeurs me sont parfois totalement étrangers quand d’autres me touchent davantage, tout comme certains textes qui sortent des « Sincères condoléances » de circonstance. Telle une automate, j’ouvre et lis chaque courrier, l’esprit embrumé par les souvenirs avec mon papa chéri que je ne reverrai plus.
    
    Perdue dans mes pensées, j’entends à peine mon téléphone biper, donnant machinalement un coup d’œil sur l’écran pour connaître l’identité de l’expéditeur : « Isabelle. Banque ».
    
    Après quelques secondes de réflexion, je comprends de qui il s’agit : Isabelle, la conseillère bancaire avec qui j’ai sympathisé au fil de mes passages au guichet.
    
    Son message n’est pas foncièrement différent des autres, mais je suis étonnée par sa conclusion : « Affectueusement ».
    
    Légèrement troublée, je le relis plusieurs fois, cherchant une explication à cette presque familiarité, et lui renvoie une réponse sincère que j’espère non ambiguë.
    
    Cette jolie quinquagénaire est certes sympathique, mais je n’ai aucune attirance pour mes semblables, aussi ...
    ... charmantes soient-elles.
    
    Inexplicablement intriguée par cet échange, je me surprends à attendre un autre SMS qui n’aurait aucune justification, les circonstances ne se prêtant pas à une conversation soutenue. De fait, le portable reste silencieux, provoquant en moi une inexplicable irritation vite effacée par une envie subite de café qui me fait sortir de mon canapé.
    
    Debout dans la cuisine, je repense à Isabelle à la recherche d’indices pouvant expliquer cette proximité au moins virtuelle. Certes, elle est toujours souriante et bien mise lors de mes passages, mais j’imagine qu’elle fait de même avec tous les autres clients.
    
    Brune au carré, elle semble avoir des formes si j’en crois ce que son chemisier laisse deviner de sa poitrine. À cette évocation, je souris, me remémorant une scène troublante un samedi matin où, seules dans l’agence, nous avions bavardé plus qu’à l’accoutumée en toute décontraction. Affairée à chercher un document assez bas, elle m’offrait sans le vouloir (?) une vue imprenable sur son décolleté s’ouvrant sur une jolie poitrine dans son écrin de dentelle.
    
    Amusée par ce souvenir, je souris dans le vide en me souvenant de ma gêne lorsqu’elle avait débusqué mon regard indiscret sur son anatomie, sans la fâcher, si j’en crois la mimique amusée qu’elle avait affichée avant de poursuivre notre échange.
    
    Le portable me tire à nouveau de ma rêverie et mon cœur s’accélère en découvrant presque sans surprise le nom affiché : Isabelle.
    
    Je tapote une ...
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