1. Un 14 juillet bleu blanc sexe


    Datte: 15/06/2025, Catégories: fh, couple, voiture, amour, historique, Humour Auteur: Patrick Paris, Source: Revebebe

    ... d’émeutiers sanguinaires ont brûlé le fort de la Bastille et assassiné ses occupants. Avoir mis le feu à une forteresse vouée à la démolition depuis plusieurs années, une prison sans défense dont les portes étaient ouvertes, n’est pas un fait d’arme tellement glorieux, digne d’une grande nation.
    
    Il est content des mots qu’il a prononcés à la fin de son discours, reprenant ceux de Corneille dans le Cid, « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Il espère avoir fait mouche.
    
    La fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, a sa préférence. Réunissant monarchistes et républicains sur le Champ-de-Mars, des milliers de Parisiens étaient venus voir le roi entouré de sa famille et le général Lafayette commandant la Garde Nationale, encore auréolé de la gloire de son aventure américaine. Le soleil n’était malheureusement pas au rendez-vous, journée grise illuminée par des jeunes filles toutes de blanc vêtues, couronnées de fleurs, qui chantaient des chants révolutionnaires. Il y a même eu un lâché de colombes.
    
    Fête de la réconciliation nationale et de la paix, c’est pour Armand « le grand symbole ». Toujours exalté, il espère avoir convaincu.
    
    Après l’avoir écouté poliment, ses amis lui apprennent que la résidence du Président de la République vient d’être choisie. Ce sera le Palais de l’Élysée-Bourbon, que chacun nomme familièrement l’Élysée. En plein centre de Paris, l’hôtel particulier du comte d’Évreux, acquis par la marquise de Pompadour, favorite du roi Louis ...
    ... XV. Elle y a joué à la bergère, comme Marie-Antoinette à Versailles. Est-ce le lieu idéal ?
    
    La République se glisse sans beaucoup d’état d’âme dans les pantoufles de la Monarchie. Les ors de la République. Dans tous les pays, jamais aucun révolutionnaire n’a refusé de manger dans de la vaisselle dorée.
    
    Durant la révolution, le Palais avait été un lieu de festivités. Ses jardins avaient hébergé une kermesse permanente avec des baraques foraines, des saltimbanques, un bal populaire, et même un fabricant de glace qui avait eu grand succès, avant que le Palais ne soit divisé en quinze appartements pour être loué à des particuliers.
    
    Le prince Murat, sur recommandation de Napoléon, le premier bien sûr, en devient acquéreur, mettant à la porte les locataires frustrés. C’est ainsi que le petit Alfred, âgé de 6 ans, dû quitter ce jardin avec ses bassins dans lequel il aimait jouer et se baigner. Comme les autres occupants, ses parents, Monsieur et Madame de Vigny, devant faire contre mauvaise fortune bon cœur, partirent à la recherche d’un nouveau logement. Quelques années plus tard, Alfred écrira sa déception d’avoir dû quitter la demeure de son enfance.
    
    Résidence des souverains successifs dont Napoléon, le troisième, alors unique Président de la Seconde République, avant son coup d’état qui le fera empereur, l’Élysée devient la demeure officielle des futurs Présidents.
    
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    Grand jour, en ce 9 juillet. C’est aujourd’hui que les députés vont décider. Armand est ...
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